le risque propagation de l'épidémie est loin d'être écarté. La nouvelle, hier, est tombée tel un couperet. Un nouveau cas de peste bubonique vient d'être reconnu par le ministère de la Santé. Le patient, résidant dans la localité de Kehaïlia, est soigné au niveau du CHU d'Oran depuis ce jeudi. Alors que l'on croyait l'épidémie maîtrisée et que la levée de la quarantaine redonnait espoir aux citoyens, voilà que ce nouveau cas vient tout remettre en cause. Dans le même temps, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dépêcherait sous peu une équipe de grands experts à Oran. Celle-ci viendrait assister les autorités sanitaires algériennes pour déterminer les véritables raisons de l'épidémie de peste qui vient de frapper à Kehaïlia à l'Ouest. Une équipe médicale de médecins, d'entomologistes et d'épidémiologues y est déjà à pied d'oeuvre pour déterminer la genèse de la terrible pandémie médiévale. L'équipe en question relèverait certainement de la division des maladies émergentes transmissibles de l'instance mondiale de la santé. Sa mission sera de mettre en place un système de «veille microbiologique» à même de fournir des informations en temps réel et de mettre au point un plan d'alerte conséquent. Rappelons que le premier cas de peste a été signalé le 4 juin au CHU Oran, un enfant âgé de onze ans y a été alors hospitalisé à 16h au service des maladies infectieuses et décédé trois heures après son admission, d'une peste septicémique. Le deuxième cas a été signalé le 14 du même mois, suivi de 8 autres cas signalés, cinq jours après (le 19 juin en cours) 9 cas de peste ont été ainsi dépistés et traités de manière définitive. Pour le moment, l'enquête épidémiologique se poursuit en parallèle à la lutte contre l'épidémie déclarée et dont se chargent désormais les autorités du pays. Les scientifiques demeurent convaincus, quant à eux, que la véritable maîtrise des maladies infectieuses exige que l'on comprenne les mécanismes qui conditionnent l'apparition d'une situation épidémique, qu'ils soient liés à l'agent pathogène lui-même ou à son cycle naturel, à l'hôte ou à l'environnement. La coopération des autorités sanitaires algériennes avec le réseau d'instituts de santé publique internationaux de l'OMS, si elle venait à avoir lieu, se situe bien à ce niveau, en amont du déclenchement du phénomène épidémique ou épizootique : c'est la «veille microbiologique». Il faut remonter la piste du rat.