Dans sa forme actuelle, la maladie n'est pas transmissible par l'homme. Hier, le ministre de la Santé a fait le point avec la presse sur l'évolution de l'épizootie de peste alors qu'il venait de présider une rencontre avec les sages- à l'école de santé publique de Bordj El-Bahri. Etait à l'ordre du jour l'enquête relative aux besoins de santé des personnes sinistrées et que diligente le professeur Grangaud, du ministère de la Santé, qui vise à cerner les besoins de santé dans les zones sinistrées et à baliser l'action de prévention que prendra en charge le DSP au niveau de chaque wilaya. Le but est de créer définitivement un système de santé réactif et permanent, a déclaré le ministre qui compte instaurer des mécanismes pérennes dans l'entretien de la santé des Algériens quelles que soient les circonstances. Dans l'état actuel des choses, l'enquête épidémiologique ne peut encore préjuger de l'étendue de l'épidémie de la peste bubonique qui vient d'éclater au village d'El Kehaïlia à une trentaine de kilomètres d'Oran, certaines sources avancent que le mal moyenâgeux aurait fait une deuxième victime, vendredi. Tandis qu'un communiqué du CHU Oran affirme qu'aucun nouveau cas de peste bubonique n'a été enregistré depuis jeudi à Oran, en précisant que pour les deux malades admis jeudi soir le test est négatif. Le ministre de la santé, quant à lui, appelle au calme la population et rassure: «La situation évolue bien et la chimioprophylaxie grâce aux cyclines permet de prévenir et même de guérir la peste bubonique, la forme la moins grave de la peste», ajoutant qu' «aucun signe annonciateur ne laissait prévoir l'apparition d'une telle épidémie dont l'existence dans notre pays n'a jamais été rapportée par les archives du ministère de la Santé.» Hormis l'enfant de onze ans décédé le 4 juin, lequel a été admis au service de pédiatrie dans un état de santé critique avant de décéder une heure après son admission, le ministre de la Santé ajoute que les neuf autres malades originaires de la localité semi-rurale d'El Kehaïlia (1300 habitants) dans la commune de Tafraoui, répondent favorablement au traitement et leur état de santé s'améliore de jour en jour. Et de souligner que le malade qui habitait le quartier Boulanger (Oussama) le seul cas de la ville d'Oran, a séjourné à Kehaïlia quelque temps avant son admission: «Il ne s'agirait donc pas d'un deuxième foyer épidémique dans ce quartier». Quoique minime, le risque n'est donc pas tout à fait écarté de voir la maladie faire son apparition dans d'autres localités de l'ouest du pays. Rappelons que la localité d'El-Kehaïlia, qui abrite une meunerie, est désormais mise en quarantaine et sa population mise sous traitement à titre préventif avec toutes les mesures pour arrêter la propagation de l'épidémie. Une équipe comprenant des épidémiologistes et entomologistes (spécialistes des insectes) est également sur place. Bien que la maladie ne se transmette pas d'une personne à une autre dans le cas de la peste bubonique, le ministre de la Santé insiste sur la nécessité d'éradiquer les ordures et d' «offrir des conditions de vie dignes aux hommes et aux .» M.Aberkane a indiqué que la lutte contre l'épidémie consiste en la désinsectisation uniquement sans recourir aux raticides. Car dans le cas contraire la puce, responsable de la transmission de la maladie, s'attaquerait de plus belle à l'homme. Pour rappel, la peste est une maladie qui a terrorisé la planète dont plusieurs épidémies ont causé plus de 200 millions de décès dans le monde à travers les siècles. L'épidémie la plus connue est sans nul doute celle de la peste bubonique qui a frappé l'Europe au XIVe siècle rayant au passage le tiers de la population. Décidément, le pays n'en finit pas de connaître une incroyable série de catastrophes, notent des observateurs: les inondations de Bab El-Oued en novembre 2001 (plus de 1000 morts), le crash d'un Boeing d'Air Algérie en mars (102 morts), le tremblement de terre du 21 mai (près de 2 300 morts, autant de disparus et 11.000 blessés) sans compter la violence terroriste (90 morts depuis le mois de juin).