Le Front des forces socialistes a rejeté, hier et par la voix de son premier secrétaire national, Karim Tabbou, les réformes annoncées par le président de la République. «Ces réformes démontrent que le pouvoir refuse d´aller vers un véritable changement du système politique en place», a déclaré M.Tabbou, lors d´un meeting animé à la salle omnisport Berkat Hassan-Badi, à El Harrach (Alger). Le conférencier a fustigé la création de la commission chargée de préparer la prochaine révision de la Constitution. Il a mis l´accent sur l´inopportunité de confier la présidence de cette commission à Abdelkader Bensalah, l´actuel président du Sénat. «Sa désignation traduit la volonté du pouvoir de maintenir le statu quo», a-t-il fulminé. Pour Karim Tabbou, le changement pacifique et radical que prône le FFS passe par «le renouvellement du personnel administratif et politique ainsi que des institutions issues de l´ère de l´état d´urgence». Le conférencier a dénoncé la fermeture de la Télévision nationale aux partis de l´opposition. Cela dit, il a rappelé que le FFS oeuvre pour un changement pacifique. «Nous voulons démontrer que le changement est possible sans qu´il n´y ait effusion de sang», a-t-il souligné. Cette nouvelle sortie médiatique de Karim Tabbou s´inscrit dans la continuité des contributions récentes du président du FFS, Hocine Aït Ahmed. La commémoration de l´assassinat de l´opposant Ali Mécili, le 7 avril dernier, a été l´occasion pour le leader du FFS de revenir sur l´importance de lancer un «débat national» sur la situation politique du pays. «Ce débat est incontournable car c´est ainsi que nous retrouverons confiance en nous et confiance entre nous. C´est lui et lui seul qui permettra de retisser le lien social et politique dans notre pays», a-t-il préconisé. Pour un changement pacifique et radical, telle est la revendication qui revient comme un leitmotiv dans le discours des responsables du FFS. Elle est l´émanation de la ligne de conduite tracée par M.Aït Ahmed, laquelle ligne a prévalu dans sa «Lettre aux Algériennes et aux Algériens», du 22 mai dernier. «C´est seulement au terme d´une remobilisation citoyenne et politique des Algériens que nous pourrons aborder l´ensemble du processus électoral devant aboutir à une refondation institutionnelle», a-t-il tranché dans ce message. Pour le président du FFS, le changement passe par l´élection d´une assemblée constituante par «des Algériens libres». Sur ce plan, M.Tabbou a indiqué que le changement politique en Algérie est «une nécessité historique que le pouvoir ne peut contourner».