L'enfant terrible d'El Mouradia (la Redoute plus exactement) Mohamed El Badji, vient de nous quitter à jamais à l'âge de 70 ans. C'est ainsi que part celui qui a hanté le monde de la chanson chaâbie avec des vrais chefs-d'oeuvre notamment «Ya bahr Ettofane, Ya El Maqnine Ezzine, Dak El khatem...» et beaucoup d'autres. Mohamed El Badji, «El Baz» pour les intimes, est né le 13 mai 1933 à Belouizdad, son attachement à la musique remonte à 1947 où il a commencé à chanter dans les différentes fêtes du quartier avant de participer épisodiquement à des fêtes populaires dans différents orchestres à partir de 1952. Depuis son jeune âge, il fréquentait le cercle scout d'El Mouradia Faoaudj El Aman aux côtés du martyr Didouche Mourad. Il a été arrêté pendant la Grève des Huit jours en 1957, il a été longtemps torturé à la prison de Serkadji avant d'être jugé et condamné à mort. L'obscurité de sa cellule ne l'a pas empêché de fabriquer une guitare et de composer l'une de ses plus belles chansons «Ya El Maqnine Ezzine» (L'oiseau révolutionnaire). L'exécution n'aura pas lieu puisqu'en 1962 «El Baz» a retrouvé sa liberté. Cet homme populaire a occupé un poste au ministère de la Justice avant son départ pour la retraite. Par la suite il est devenu le compositeur fétiche des Amar Ezzahi, Boudjemaâ El Ankis, Aziouz Raïs, Rédha Doumaz et autres. Mohamed El Badji, cet interprète de chaâbi et auteur-compositeur a consacré toute sa vie à ce domaine, il était aussi un passionné de la mer notamment de la pêche. El Baz était quelqu'un de spontané, très généreux, il était sollicité par tout le monde grâce à son sens de l'humour. Maintenant il est parti pour toujours. Repose en paix El Hadj et que le Tout-Puissant lui accorde sa Sainte Miséricorde et l'accueille en son Vaste Paradis.