Les jours à venir verront-ils leur éclatement ? Les animateurs de la coordination interwilayas ont exclu tout idée de négociations autour de la plate-forme à l'issue du conclave, le plus long de l'histoire du mouvement citoyen, tenu ce week-end à Amizour (25 km de Béjaïa). Après le long débat laborieux, les participants à ce 21e conclave du mouvement ont pu, finalement, s'entendre sur un consensus autour d'une déclaration politique sanctionnant les travaux de cette rencontre. Un consensus qui reste fragile et loin de l'unanimité d'autrefois puisque à peine est-il adopté qu'il suscite déjà des mécontentements. Dans ce document de deux pages, parvenu à notre rédaction, les animateurs de l'interwilayas font un long constat de 27 mois de lutte pour «une reconnaissance de nos revendications» marquée par «la répression associée à la manoeuvre» qui reste «la seule réponse du pouvoir assassin et maffieux qui n'a jamais daigné prendre acte ni recevoir ce document» que «le peuple algérien a tenté de lui remettre» à travers diverses actions de protestation «toujours pacifiques». La représentativité du mouvement citoyen «transpartisan, unificateur et rassembleur a toujours été en quête d'une solution véritable loin des offres de dialogue biaisées», note-t-on encore dans cette déclaration avant d'aborder la nouvelle offre du chef du gouvernement qui «légitime le combat du mouvement citoyen». Tout en prenant acte de «l'évolution dans les discours officiels» les rédacteurs estiment que «les signes forts n'y sont pas perçus» puisque, expliquent-ils «des détenus du mouvement citoyen croupissent toujours dans les geôles du pouvoir» et que «d'autres ne sont qu'en liberté conditionnelle» cela aux côtés de l'existence des institutions qui «souffrent d'illégitimité» et de l'annonce que «les revendications citoyennes ont été substantiellement satisfaites». Ce sont là les raisons essentielles qui laissent les animateurs des ârchs sceptiques et méfiants à l'égard de l'offre du chef du gouvernement. Et c'est pour se prémunir contre une solution illusoire qu'ils ont réitéré l'exigence «d'une réponse publique et officielle du premier magistrat du pays engageant l'Etat algérien quant à la satisfaction pleine et entière de la plate-forme d'El-Kseur scellée et non négociable et à la définition des modalités de la mise en oeuvre avant d'envisager éventuellement un dialogue réel et responsable». Contre toute attente, c'est la tendance «dure des ârchs» conduite par la Cadc qui l'emporte au détriment de la Cicb et Cccb qui ont, faut-il le souligner, tenter de minimiser les dégâts. Le pouvoir est, par conséquent, tenu de faire preuve davantage de «bonne volonté», mais déjà au sein de l'opinion «la résolution de la crise est de nouveau partie pour être très longue».