La capitale de Yemma Gouraya qui héberge les rencontres cinématographiques veut devenir le haut lieu de relance du cinéma algérien. Si au départ le but de ces séminaires était de relancer le cinéma algérien et encourager les jeunes à assurer une relève, l'objectif aujourd'hui c'est d'aller vers un lieu de rencontre du cinéma des deux rives et d'en ressortir avec des projets et propositions au service du cinéma. Pour cela, des ateliers sont initiés afin d'échanger les expériences des professionnels nationaux et étrangers. Pour Nourredine Khaled Khodja de la Ligue des arts dramatiques de Béjaïa ; cette dernière n'est pas qu'organisatrice, mais elle offre aussi le cadre et la logistique pour la tenue de ces rencontres. Elle est aussi partie prenante dans les débats et la formation. Un des projets de cette ligue est de créer une école de cinéma à Béjaïa dont ces rencontres sont la première pierre et faire de Béjaïa un lieu de carrefour des professionnels du cinéma. Une des préoccupations majeures de cette ligue est de relancer le 7e art et inciter les citoyens à reprendre le chemin des salles. Quant à Mlle Habiba Djahnine, représentante de Kahina-cinéma, le but de ces rencontres est de monter des projets en Algérie, et cette manifestation se voudrait être un encadrement pédagogique et méthodologique. Des projections de films ont lieu chaque fin d'après-midi à la cinémathèque de la ville qui sont suivies de débats. Le public a eu déjà le plaisir de voir Echos des stades, un documentaire de Abdelkader Insaâd. Et Frantz Fanon : mémoire d'Asie de Abdenour Zahzah ainsi que celui de Amina Djehnine Sur la terrasse. Ces projections se poursuivront jusqu'à la clôture des rencontres. Les matinées de ces journées sont consacrées à des formations où prennent part des professionnels algériens et étrangers. Si certains stagiaires se sentent égarés dans les débats, d'autres bien au contraire trouvent ces ateliers très lucratifs. En marge de ces rencontres, nous avons abordé M.Philipe Coquilland un des animateurs de ces débats venu de Brest (ville où se tient le Festival du film court de Brest) qui se dit «être surpris de la motivation existante pour la relance du cinéma en Algérie et ceci correspond à une réalité de montrer des festivals.» La présence de ce professionnel à Béjaïa est de transmettre son témoignage et son expérience. Pour ce dernier, «il faudrait être prudent car l'expérience vécue en France ne peut être transmise intégralement mais pourrait être un point de repère». Concernant le cinéma algérien, il nous confiera que «celui-ci ne peut que renaître car il existe une forte motivation.» «Il y aura toujours cette magie d'aller vers le cinéma», ajoute-t-il. Le must de cette rencontre attendue par les participants consiste à faire un état des lieux de la filière cinématographique en Algérie, débat auquel prendront part M.Boudjemaâ Karèche, Mohamed Bensalah et Mohamed Hamlaoui. Une séance qui livrera beaucoup de secrets. Béjaïa aspire à être un futur carrefour des professionnels du cinéma. Les premiers jalons viennent d'être posés par la Ligue des arts dramatiques de Béjaïa.