Les petits épargnants pourront se faire rembourser dès ce mois. L'opération de remboursement des épargnants d'El-Khalifa Bank débutera en juillet 2003 auprès des agences de la BNA et de la Badr, a annoncé hier le ministre des Finances, Abdellatif Benachenhou, lors de la séance des questions orales posées en session plénière du Conseil de la nation. Le ministre a rappelé que les épargnants concernés sont ceux qui disposent de dépôts égaux ou inférieurs à 600.000 DA. Quant au choix de ces deux banques publiques pour la mise en oeuvre de cette opération tant attendue par les déposants, le ministre a indiqué que cela s'explique par le nombre important des agences dont disposent ces deux établissements bancaires dotés d'un réseau bancaire le plus dense au niveau national. Cela ne signifie pas, bien, entendu, que les remboursements seront puisés des fonds de ces deux banques, mais proviendront de la société de garantie des dépôts bancaires créée en mai 2003 à ce effet. Benachenhou, qui a tenu à préciser que cette affaire n'avait rien de politique et était liée à la bonne gouvernance du système bancaire algérien, a révélé pour la première fois publiquement que «c'est le président Bouteflika en personne qui avait ordonné l'ouverture d'une enquête». Sur sa lancée, le ministre, en outre, a indiqué que des lois plus strictes sont à l'étude dans le but d'éviter des affaires similaires et d'amener les banques algériennes, qu'elles soient publiques ou privées, à fonctionner suivant des normes strictes, conformes aux prescriptions internationales. Selon le ministre des Finances et ancien conseiller économique du Président, c'est à ce prix seulement que les investisseurs étrangers prendront confiance et draineront des capitaux vers notre pays. En outre, l'adhésion à l'OMC et la mise en application de notre accord d'association avec l'Union Européenne passent par ce genre de réformes. Quant aux épargnants représentés par des entreprises publiques et privées, attirés par les taux d'intérêt importants que pratiquait la banque, ils ne seront pas remboursés. La confirmation est faite par le premier argentier du pays, comme l'avait fait auparavant le Chef du gouvernement devant les députés de l'APN. Le ministre, qui a repris en gros les arguments et positions de l'actuel Chef du gouvernement, n'explique pas comment les autorités ont procédé à la liquidation jugée «illégale» par tous les observateurs et experts au nom, précisément, de la «légalité». Il n'a pas non plus expliqué pourquoi les propositions de repêchage du groupe ont toutes été systématiquement rejetées par le gouvernement, comme s'il y avait une volonté manifeste d'en finir définitivement avec El-Khalifa Bank. Il n'explique pas non plus quel sera le sort réservé aux quelque 12.000 travailleurs du Groupe, nourrissant un minimum de 140.000 personnes. Enfin, ce ministre, qui lorgne tant du côté des capitaux étrangers, devrait savoir que l'affaire El-Khalifa Bank aurait l'effet inverse de celui qui en était attendu, puisque les éventuels investisseurs auraient trop peur de subir un jour, le même sort, sans qu'aucune explication leur soit fournie...