La passe d´armes qui eut lieu entre le président de la Confédération asiatique de football, le Qatari, Mohamed Ben Hammam, et le Suisse Joseph «Sepp» Blatter, président de la FIFA et candidat à sa propre succession à la tête de la prestigieuse Fédération internationale de football, met à nu les turbulences nocives qui marquent les hautes sphère du football mondial. Ça vole vraiment très, très bas. «Hallucinant!» n´ont pas manqué de relever des observateurs. De fait, on se bat comme des «chiffonniers» pour ce poste tant convoité qui, outre le prestige, ouvre grandes les portes de la gloire à la tête d´une institution dont l´importance et la présence sont devenues phénoménales! Si le football est considéré comme l´opium des peuples, la présidence de la FIFA, laquelle gère des milliards d´euros, vous place au summum d´un business très lucratif. Et qui dit business, surtout lorsque l´on brasse des milliards, dit corruption. Et l´affaire Ben Hammam-Blatter n´est, au final, rien d´autre, qu´une affaire de corruption. C´est attristant pour la FIFA, lamentable pour des hommes réputés au-dessus de tout soupçon, regrettable pour un jeu à onze rassemblant des millions de supporters. C´est donc dans ce climat à tout le moins détestable que l´instance du football mondial (ré)élira demain son président. Du coup, cela nous remet en mémoire le même scénario qui, à quelques variables près, eut lieu en 1998 pour ce scrutin présidentiel avec le même Blatter, en concurrence, à l´époque, avec le Camerounais, Issa Hayatou. Aujourd´hui, comme hier, les accusations croisées montrent du doigt le concurrent, accusé d´avoir, soit acheté des voix, soit vendu son soutien au(x) candidat(s). Bien sûr, le poste est sensible, les concurrences tenaces. Mais, il semblait que, dans un monde aussi policé que celui qui sied à la Fédération internationale de football, de telles allégations de corruption n´auraient même pas dû effleurer les esprits. Mais les choses étant ce qu´elles sont, l´on ne peut que constater les dégâts et relever que l´argent pourrit tout, y compris une institution aussi prestigieuse, rationnelle et réfléchie que la FIFA. Surtout lorsqu´il y a récidive, après le scandale en 1998, du groupe de marketing sportif suisse ISMM-ISL où le nom de Blatter est apparu. Ce qui, quelque part, est accablant pour une fédération qui ne semble pas avoir su tirer les enseignements du précédent contre-coup. M.Blatter corrompu? Bien sûr, on n´en croit rien, mais la répétition du mauvais scénario de 1998, montre qu´il n´a pas été assez vigilant pour conjurer le sort, surtout dans une ambiance qui ne semble pas aussi feutrée que l´on veuille bien le laisser croire. Au total, c´est encore la puissante fédération sportive mondiale qui voit son image de nouveau brouillée par les «affaires» montrant, de fait, que même le pharamineux immeuble de verre de la FIFA à Zurich peut être opaque et cacher bien des choses. Quelque part aussi, même le fantastique récital donné par le «Barça» devant Manchester United, s´en trouve quelque peu souillé par ce relent de scandale qui n´aurait jamais dû être et encore moins se répéter. Dès lors, la probable réélection, demain, de Joseph «Sepp» Blatter, désormais, sans concurrents, aura un goût fort amer, pour un trône du football bien dévalué. Aussi, la question n´est plus de savoir si les accusations et les contre-accusations, entre ces personnalités gravitant autour du monde du football, sont fondées ou non, mais bien de relever que le football a atteint de telles dimensions qu´aucun homme, aussi habile et performant soit-il, ne peut dorénavant diriger à lui seul une organisation qui fédère plus de 200 nations (l´ONU ne compte que 193 pays membres). Il faut donc noter que le jeu auquel se livre la FIFA est malsain relativement aux proportions qu´il a prises. Il est patent de dire que la FIFA sort fort déconsidérée du nouvel accroc qu´elle aurait pu, aurait dû éviter.