Des militaires algériens haut-gradés ou des informaticiens participent à des programmes de formation dans les écoles militaires aux Etats-Unis L'Armée américaine ne compte pas s'installer en Libye ni dans la région. Après le démenti officiel de l´Algérie par la voix de son Premier ministre Ahmed Ouyahia, c´est au tour du commandant du Commandement militaire américain pour l´Afrique (Africom) de nier l´envoi par l´Algérie de mercenaires en Libye. Dans une conférence de presse animée hier au siège de l´ambassade des Etats-Unis à Alger, le général de corps d´armée Carter F. Ham déclare, avec le soin d´écarter toute ambiguïté» que «je n´ai rien vu d´officiel ou de rapport qui fasse état d´envoi par l´Algérie de mercenaires en Libye». Rien d´officiel donc qui incrimine l´Algérie, contrairement aux accusations du Conseil national de transition libyen (CNT) qui avait accusé, il y a quelques semaines, l´Algérie d´avoir dépêché des mercenaires pour soutenir le régime du colonel Mouamar El Gueddafi. Le général Ham va plus loin et soutient que «l´Algérie a toujours appuyé la sécurité régionale et la lutte anti-terrorisme pour prévenir et empêcher qu´il y ait des mercenaires ou un mouvement de personnes et d´armements dans la région». Qui sont donc ces mercenaires dont les vidéos amateurs diffusent les images, soit par Internet ou à travers plusieurs télévisions du monde? Le général américain lie cela à l´existence d´un mouvement libre de mercenaires «vers et à partir de la Libye». C´est justement pour contrer ce mouvement ainsi que la circulation des armes que les pays de la région doivent arriver à une meilleure coopération pour sécuriser les frontières. Ils peuvent compter pour cela sur l´appui des Américains. Cet appui peut se traduire par l´échange de renseignements, une assistance logistique, ou même un appui pour renforcer le dialogue entre les pays de la région. Le général Ham qui a effectué une visite de deux jours à Alger, reconnaît que lors des discussions qu´il a tenues avec les autorités algériennes, le dossier libyen a pris le dessus. «On a beaucoup parlé de la Libye», soutient-il. Sur ce point il semblerait que les deux parties campent sur leurs positions. D´ailleurs, «je n´ai, poursuit-il, a aucun moment essayé de convaincre les autorités algériennes de notre point de vue.» Pour être «franc» note-t-il, «les positions des USA» ne sont pas toujours partagées «par nos partenaires en Afrique» Cela ne gène pas les USA puisque «les partenaires sont d´accord avec la finalité des opérations». Appelé à définir les objectifs des raids de l´Otan, le commandant d´Africom le résume ainsi: «Mouamar El Gueddafi doit quitter la Libye.» Les raids ne s´arrêteront pas jusqu´au départ du président libyen. Aucun consensus ni marge de manoeuvre ne seront accordés au leader libyen avant de quitter le pays. «Les USA n´ont pas utilisé la force pour attaquer Kadhafi, nos efforts militaires ont été engagés pour appuyer les résolutions onusiennes. A ce jour, nous constatons une importante dégradation des capacités militaires du régime libyen qui perd le contrôle de son armée.» «On a pu, poursuit le général, réduire le mouvement des armes pour la Libye.» D´ailleurs, le commandement militaire parle déjà de l´après-El Gueddafi. «Les discussions sont maintenant sur les actions requises après la fin du conflit. Je ne pense pas, note-t-il, que le rôle des militaires américains sera majeur, nous insistons surtout sur le rôle humanitaire», précise-t-il. Il a réitéré, à ce propos, qu´il n´y a pas de plan pour transférer le QG de l´Africom en Afrique. «Le QG demeurera pour le moment en Allemagne et les employés gérant nos programmes et manoeuvres continueront à effectuer des voyages en Afrique avec l´accord des pays hôtes», a déclaré le haut gradé américain. Le Comman-dement des Etats-Unis pour l´Afrique (Africom) demeure engagé à être un partenaire de «qualité» pour l´Algérie, a affirmé le général de corps d´armée Carter F. Ham Il s´est dit satisfait du niveau des «très fortes relations» qu´entretiennent l´Algérie et les Etats-Unis. «Je suis très comblé de la relation qui existe entre les armées américaine et algérienne», a-t-il dit. Le général Ham a indiqué, à ce propos, avoir eu des entretiens avec des responsables civils et militaires algériens sur les moyens de faire face à «l´extrémisme violent dans cette région et au-delà», insistant sur le fait que ces entretiens étaient «francs, directs et touchant plusieurs questions». Parmi les autres aspects importants évoqués dans les entretiens avec les dirigeants algériens, le responsable d´Africom a cité la question du Sahel et «la menace sécuritaire et extrémiste» dans la région et, plus largement en Afrique. Le général a souligné l´existence de «beaucoup de programmes de partenariat permettant aux militaires algériens haut-gradés ou des informaticiens, de participer à des programmes de formation dans les écoles militaires aux Etats-Unis». Les USA ont consacré à ce programme près de 90.000 dollars pour l´exercice 2009 et près de 100.000 dollars pour 2010.