Le représentant personnel du secrétaire général de l'ONU Le 7e round des pourparlers entre les délégations marocaine et sahraouie, qui s'est tenu entre le 5 et le 7 juin à Manhasset dans la banlieue de New York, s'est achevé par un nouveau fiasco. La manière dont sont menées les discussions a atteint ses limites. La question du Sahara occidental risque de déraper. Les négociations qui ont été entamées depuis 2007(les premières négociations directes se sont déroulées les 19 et 20 juin 2007 à Manhasset) font du sur- place et se terminent régulièrement en queue de poisson. Le représentant personnel du secrétaire général de l´ONU pour le Sahara occidental en a pris conscience. Il semble désarmé. Ses communiqués se suivent et se ressemblent. Ecoutons-le encore une fois: «Tout comme à l´occasion des réunions informelles précédentes, les discussions ont eu lieu dans une atmosphère d´engagement sérieux, de franchise et de respect mutuel», a-t-il relevé. «Afin de trouver une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l´autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre d´arrangements conformes aux buts et principes énoncés dans la Charte des Nations unies, les deux parties ont poursuivi l´approfondissement de la discussion des deux propositions, y compris la question du corps électoral et les mécanismes d´autodétermination», a indiqué, dans un communiqué l´envoyé spécial de l´ONU à l´issue de ces dernières retrouvailles entre Marocains et Sahraouis. Verdict: «A la fin de la réunion, chaque partie a continué à rejeter la proposition de l´autre comme base unique des négociations à venir», a révélé sans surprise, Christopher Ross. Des déclarations lancinantes. Le Maroc qui ne jure que par son plan de large autonomie n´en a cure et s´en lave les mains encore une fois en faisant dans la diversion. Le ministre marocain des Affaires étrangères, au cours d´un point de presse qu´il a tenu à l´issue du 7e round des pourparlers informels qui se sont achevés mardi à Manhasset dans la banlieue de New York, a pris pour cible l´Algérie et le Front Polisario. «Le Maroc a rempli ses obligations et il en a été félicité. Par contre, c´est le trou noir par rapport aux obligations qui sont attendues de l´Algérie et du Polisario pour la mise en oeuvre du recensement et de l´enregistrement des populations séquestrées dans les camps de Tindouf, en Algérie», a déclaré Taïeb Fassi Fihri dans une dépêche répercutée par l´agence de presse officielle marocaine, MAP. Un discours qui ne peut occulter ni faire oublier l´assaut sanglant mené par les forces d´occupation marocaines, le 8 novembre 2010, contre le camp sahraoui de Gdeim Izik près d´El Aâyoune et qui s´est soldé par une résolution du Parlement européen qui a condamné ces terribles violences. «Le Parlement européen exprime sa profonde préoccupation face à la nette détérioration de la situation au Sahara occidental et condamne fermement les violents incidents qui se sont produits dans le camp de Gdeim Izik lors de son démantèlement, ainsi que dans la ville de Laâyoune», indiquait le texte adopté par les élus européens qui avaient plaidé pour une commission d´enquête de l´Organisation des Nations unies. Ce jour-là, Rabat a été déstabilisé. «Il s´agit d´une résolution précipitée, partiale, injuste et non objective» a déclaré Khalid Naciri, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement. Le trône chérifien avait radicalisé sa position au sujet de la question du Sahara occidental bien avant cet événement. «Le Maroc reste attaché à sa souveraineté sur le Sahara occidental et ne cèdera pas un pouce de son Sahara», avait souligné Mohammed VI à la fin du mois de juillet 2010, lors d´un discours prononcé à l´occasion du 11e anniversaire à son accession au trône. C´est dans cet esprit que se retrouveront dans la seconde quinzaine du mois de juillet, Marocains et Sahraouis pour un 8e round de pourparlers informels. Des négociations qui se dirigent droit dans le mur. Un nouvel échec certes, prématurément annoncé. Christopher Ross jettera-t-il l´éponge? Probablement pas dans l´immédiat, mais il sera bien obligé de changer de fusil d´épaule.