Des milliers de femmes continuent de vivre le calvaire au quotidien Plusieurs organisations tentent de voler au secours de celles qui souffrent encore en silence. La violence fait des ravages sur la femme analphabète, selon une enquête effectuée par les autorités concernées sur la violence à l´égard des femmes. L´étude dont la réalisation remonte à l´année 2006, fait ressortir que la grande majorité des victimes de violences conjugales sont des femmes analphabètes. Cette enquête a révélé, également, que la femme instruite est moins exposée à la violence. D´où l´impérieuse nécessité de faire accéder la femme analphabète à l´enseignement. Par ailleurs, la même enquête a démontré que les femmes et les enfants sont les plus exposés à la violence en milieu familial, précisant que ce phénomène est plus répandu chez les couples, les femmes divorcées et les veuves. Répondant à la question de la députée Salima Othmani sur le droit de la femme divorcée et celle qui a la garde des enfants de bénéficier d´un logement, Mme Nouara Saâdia Djaâfar, ministre déléguée chargée de la Famille et de la Condition féminine, lors d´une séance plénière à l´Assemblée populaire nationale (APN) a souligné que l´article 72 du Code de la famille stipule qu´en cas de divorce, le père doit assurer un logement décent à la femme qui a la garde ou à défaut le louer. «La femme ayant la garde est maintenu dans le domicile conjugal jusqu´a l´exécution, par le père, de la décision judiciaire relative au logement, précisant que l´alternative au loyer est laissée à l´appréciation du juge pour la déterminer en fonction du revenu de l´époux», a-t-elle ajouté. Par ailleurs, Mme Djaâfar a estimé que «l´enquête effectuée sur la violence à l´égard des femmes, a démontré que l´indice global de la violence conjugale a atteint 15%. La femme subit 30% de violence psychique, 19% de violence verbale et 9,4% de violence physique». Ces chiffres excluent évidemment celles qui n´ont jamais osé dénoncer leurs époux. Celles qui souffrent en silence. Celles qui ne parviennent toujours pas à briser le mur de la peur, du silence et de la soumission. Pour répondre à cette question qui «fait des ravages dans notre société», il suffit d´avancer simplement des chiffres. D´ailleurs, Mme Djaâfar en sort quelques-uns, puisqu´elle a fait savoir que «la violence verbale représentait 16,1%, la violence physique 5,2% et la violence sexuelle 0,6%, soit un indice global de violence de 17,4% au sein de la famille algérienne». Elle a évoqué, par ailleurs, le plan exécutif de la stratégie nationale de lutte contre la violence à l´égard des femmes qui s´étend jusqu´à 2014. Mais en attendant de briser le mur du silence, des milliers de femmes continuent de vivre le calvaire au quotidien. Des centaines d´autres femmes, par contre, tentent de voler au secours de celles qui souffrent encore en silence à travers des cellules d´écoute, des numéros verts, des blogs... C´est dans ce sens que de nombreuses initiatives ont vu le jour. L´exemple de la Commission nationale des femmes travailleuses de l´Ugta est salutaire. En effet, des centaines de femmes syndicalistes se sont mobilisées pour prêter assistance aux femmes victimes de harcèlement sexuel ou moral en milieu professionnel.