Ouvert jeudi à Maputo, le deuxième sommet de l'UA poursuit ses travaux dans la capitale mozambicaine. Le deuxième sommet de l'Union africaine a ouvert ses travaux jeudi à Maputo, capitale du Mozambique, avec à l'ordre du jour, notamment, l'élection du président de la Commission africaine, organe exécutif de l'UA. Comme attendu et sans surprise, le candidat du Mali, Alpha Oumar Konaré, a été élu, haut la main, premier président de la Commission africaine organe exécutif de l'Union africaine. Hier, devait avoir lieu l'élection des huit Commissaires, dont la moitié des postes ont été réservés aux . Notons par ailleurs, que le Rwandais, Patrick Mazimhaka a été élu au poste de vice-président de la Commission africaine. La désignation de M.Oumar Konoré à la présidence de la Commission africaine a été saluée comme un acquis important pour le continent, tant l'homme fait l'unanimité autour de lui et fait ses preuves à la tête de l'Etat malien, par la consolidation de la démocratie dans son pays avec, entre autres, l'instauration de l'alternance politique dans son pays. Aussi, d'ores et déjà, Alpha Oumar Konaré apparaît comme l'atout gagnant de l'Afrique. Reconnu dans son pays, et par ses pairs africains, comme un homme de conviction, le nouveau président de la Commission africaine a eu un parcours politique assez singulier, tranchant avec les pratiques usitées de par le continent. Titulaire d'un doctorat ès-lettres (spécialité archéologie), professeur, journaliste puis libraire, Alpha Oumar Konaré avait également le virus de la politique qui le vit entrer dans l'arène au début des années 90 à l'époque où le Mali vivait sa révolution pacifique avec le départ du président Moussa Traoré. Elu en 1992 à la tête de l'Etat malien, Alpha Oumar Konaré est reconduit en 1997 pour un deuxième mandat. Conformément à la Constitution du pays, M.Oumar Konoré n'a pas brigué de troisième mandat. Ce qui est exceptionnel pour un continent où les chefs d'Etats ont habitués à se faire reconduire, souvent...à vie. L'alternative démocratique a trouvé au Mali le terreau où s'appliquer. Le nouveau président de la Commission africaine prendra ses fonctions en septembre prochain. Analystes et observateurs se sont félicités du choix d'Alpha Oumar Konaré, à l'instar du secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, qui a estimé que c'est là «un très bon choix car c'est un homme de mission», ajoutant «Il a une stature continentale qui servira l'Afrique». Le secrétaire général des Nations unies a également mis en exergue le fait que «la valeur de changement du pouvoir régulier et pacifique a fait ses preuves encore et partout dans le monde» rappelant que «la démocratie est un combat constant, mais un combat par des moyens pacifiques (...) elle signifie plus que la tenue d'élections et réclame également le respect de l'Etat de droit par tous, y compris le gouvernement et le parti au pouvoir, des institutions pour promouvoir le respect de tous les droits de l'Homme pour nos peuples, y compris les minorités». Le sommet de l'UA a, d'autre part, réintégré Madagascar, exclu en 2001, après les violences qui ont émaillé les présidentielles malgaches. Le Président malgache, Marc Ravalomanana a exprimé sa satisfaction indiquant: «Cette réintégration me va droit au coeur. Je veux exprimé la joie et la fierté de Madagascar de retrouver la grande famille africaine». Le Président de la République, M.Bouteflika, qui prend part aux assises de l'UA, a dans son intervention mis l'accent sur le fait que la nouvelle Commission africaine, devra agir avec les autres organes afin, indique-t-il, de faire de l'Union africaine «un ensemble institutionnel intégré, capable de mener son action de manière solidaire et coordonnée et de favoriser l'adaptation de notre continent aux mutations et aux exigences de notre temps». Les travaux du deuxième sommet de l'Union africaine s'achèvent aujourd'hui, rappelle-t-on.