Rencontre à Alger à l'occasion de la Journée mondiale contre le travail des enfants. Le travail des enfants «n´est pas un phénomène inquiétant» en Algérie, c´est du moins ce qu´a affirmé hier à Alger le secrétaire général du ministère du Travail, de l´Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed Khiat. Au-delà des statistiques établies par les services de l´inspection du travail, il est à craindre une recrudescence de ce phénomène face aux multiples aléas d´exploitation que rencontrent les opérateurs économiques toutes catégories confondues. Se voulant rassurant, Khiat a indiqué que «notre pays n´est pas concerné par des situations de pires formes de travail des enfants». S´exprimant lors d´une rencontre organisée à l´occasion de la Journée mondiale contre le travail des enfants, célébrée le 12 juin, Khiat a ajouté que les résultats de contrôle des services de l´inspection du travail avaient révélé un taux d´enfants au travail relativement faible. Il s´inscrit en effet, en baisse d´année en année: 0,56% en 2002, 0,54% en 2006, et 0,17% en 2008. Ces chiffres, qui montrent quand même que ce phénomène existe à «des taux très faibles», ont conduit, dans l´élaboration d´un projet du nouveau Code du travail, à un «durcissement» des sanctions concernant cette pratique, notamment le non-respect de l´âge légal de travail. «Il convient de signaler qu´en Algérie, le lien entre l´obligation de scolarité et l´âge légal au travail est dûment établi», a souligné M. Khiat. De son côté, la chargée de la santé au travail au ministère de la Santé, Mme Nacéra Madji, a exposé les différents risques sanitaires liés au travail des enfants, précisant qu´ils sont exposés à des risques préjudiciables à leur santé physique, mentale et nuit à leur épanouissement. Pour sa part, le représentant du Fonds des Nations unies pour l´enfance (Unicef) à Alger, Manuel Fontaine, s´est félicité que l´Algérie possède un système de protection sociale «très important» couvrant la prise en charge dans plusieurs domaines et l´aide destinée aux populations vulnérables. Estimant que ce phénomène est lié à la situation socio-économique, il a rappelé l´enquête (MIX3) menée en 2006 par le ministère de la Santé en collaboration, notamment avec l´Unicef, lors de laquelle il avait été enregistré, un taux de 4,5% des enfants âgés entre 5 à 15 ans (300.000 enfants environ) qui travaillaient mais souvent dans des entreprises familiales. Il a également annoncé qu´un projet de convention internationale sur le travail domestique est actuellement en phase de négociation, saluant par la même occasion les efforts accomplis par l´Algérie dans la protection de la femme et de l´enfant. La directrice du bureau de l´Organisation internationale du travail (OIT) en Algérie, Mme Maria Crisetti, a pour sa part souligné le stade «très avancé» en Algérie du système de la protection sociale qui contribue à la lutte contre le travail des enfants. Elle a évoqué, en outre, la ratification par l´Algérie des conventions internationales contre le travail des enfants en vue de protéger cette frange vulnérable de la population et lui assurer une croissance saine et équilibrée.