Il estime qu'entre lui et Aït Ahmed, il y a une différence dans l'approche de chacun vis-à-vis de la Commission de consultations. Après avoir répondu présent à l´invitation de la Commission de consultations politiques, l´ex-secrétaire général de l´ex-parti unique, Abdelhamid Mehri passe à la critique. A ceux qui reprochent au système de vouloir gagner du temps à travers ces consultations, M.Mehri répond en reprochant au même système de vouloir, au contraire, perdre le temps et retarder les vraies réformes. M.Mehri, qui intervenait hier sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, estime que la commission de Bensalah n´est pas le cadre idoine pour sortir le pays de la crise. Il suggère l´organisation d´un débat national profond et général au titre d´une Conférence nationale où seront présentes toutes les forces vives de la nation, y compris les islamistes, pour aboutir à un consensus autour de la sortie de crise. Une Constituante? L´invité de la radio ne répond ni par la positive ni par la négative. Il ne fait aucune proposition non plus sur la question. «Ça peut s´avérer nécessaire et ça dépendra de l´accord politique qui résulterait des consultations», s´est-il contenté de dire. Remontant dans son argumentaire jusqu´à l´Indépendance du pays, l´ex-ambassadeur d´Algérie en France a estimé que le système en vigueur depuis l´Indépendance, n´est plus opérationnel. Selon lui, ce système ne peut pas répondre aux exigences de l´heure et celles à venir, d´où la nécessité de le changer. Plaidant pour l´implication de tous dans le débat pour changer ce système, en faveur d´un autre plus démocratique, plus opérationnel et plus efficace, Mehri a surpris beaucoup de monde en déclarant que «tout le monde a fait partie du système même ceux qui avaient été silencieux». Il expliquera que la solution n´est pas dans la révision des textes, puisque les textes déjà existants ne sont pas appliqués. «Il y a une partie occulte (au pouvoir) qui est l´inverse des textes et des fois c´est cette partie qui gère et qui décide», a-t-il noté, sans préciser de quelle partie il parle. Interrogé sur le rôle de l´armée, l´invité de la radio a soutenu que le problème de cette institution garante de la République doit se poser dans le cadre du dialogue national. Etant d´actualité, la question du boycott par le président du FFS, Hocine Aït Ahmed de la Commission de consultations a été abordée par Mehri. D´autant plus que depuis plusieurs années, l´ex-secrétaire général du FLN et le FFS sont devenue des alliés stratégiques. Comment se fait-il donc que Aït Ahmed, qui a qualifié la Commission de «peu crédible», a décidé de la bouder alors que Mehri a répondu à l´appel? Pour Mehri, la position d´Aït Ahmed, qui a soutenu sa lettre du 17 février au chef de l´Etat, «ne diminue en rien sa valeur», lui qui peut «donner beaucoup à l´Algérie». Il ne s´agit, a-t-il expliqué, que d´une différence dans l´approche de chacun vis-à-vis de la Commission de consultations. «Je suis heureux de continuer de travailler avec lui même si on a des divergences», a-t-il martelé. Interrogé par l´animatrice de la radio sur une rencontre avec le chef de l´Etat après sa lettre, Mehri a répondu par la négative, ajoutant qu´il n´y a aucun projet dans ce sens.