La wilaya de Tizi Ouzou qui n'est finalement qu'un morceau de la Kabylie du Djurdjura, est aussi l'un des plus beaux bijoux dans un somptueux écrin. La somptueuse couverture végétale de ses denses forêts alternent avec les garrigues où l'olivier dispute la place à l'oléastre, sur les hauteurs. Jouant de ses mille feux, le soleil éclaire les pans du Djurdjura. La montagne qui veille de loin et qui sait se rendre si attirante, avec la magie des tons, allant du bleu à l'ocre qu'elle offre à ses visiteurs, elle arrive à rivaliser avec le bleu de la mer qui, depuis Tigzirt et Azeffoun semble se prosterner à ses pieds. Tizi Ouzou ce sont ces villages hauts perchés sur les flancs et les coteaux, ses villes en constant épanouissement et aussi ses... émigrés. Dès l'apparition des chauds rayons du soleil, à l'approche de la saison des figues, les rues et les ruelles des villages de Kabylie connaissent une animation certaine. C'est un peu la ruche qui se réveille après, ce qui peut paraître comme une léthargie hivernale. Dans chaque village, on se prépare à accueillir les «enfants» partis au loin gagner leur pain à la sueur de leur front. Nna Dehbia s'attend ainsi, à ce que son gaillard de Belkacem revienne pour quelques jours au bled. La vieille est toute retournée. Elle ne sait où donner de la tête. C'est que depuis la mort du vieux Boussad, elle est seule à préparer la maison pour le grand jour. Il lui faut préparer cette «atmosphère» faite de chaleur et d'amour. Une atmosphère qu'aiment à retrouver, un peu chaque année, Belkacem et ses enfants, longtemps «confinés» dans la grisaille du nord de la France. Au village, Nne Dehbia n'est pas la seule à avoir de la famille de l'autre côté de la Méditerranée. Ils sont nombreux, en effet, à avoir quitté la douceur du cocon pour la rigueur des froids et des jours pluvieux de ville ou d'ailleurs. Plus tard, les vieux revenus au village ont vu les enfants reprendre leur place...