Ces assises ont pour objectif d'impliquer toutes les parties à réfléchir à un projet de société «Le président de la République entend libérer la parole des différentes composantes de la société civile», a déclaré le président du Cnes, M. Babès. La société civile est en conclave. Ses états généraux ont eu lieu hier au Palais des Nations à Alger. Environ un millier de participants représentant divers horizons socio-professionnels, culturels et universitaires étaient présent. Organisées par le Conseil national économique et social (Cnes), ces assises ont pour objectif d´impliquer toutes ces parties à réfléchir à un projet de société. «C´est un événement important et historique», estime le président du Conseil national économique et social (Cnes), Mohamed Seghir Babès. Intervenant à l´ouverture des travaux, le patron du Cnes résume en quelques phrases le message du président de la République. «Le président de la République entend libérer la parole des différentes composantes de la société civile dans le cadre d´une approche basée sur de nouveaux rapports consensuels entre la base et le sommet de la pyramide sociale», a-t-il déclaré pour justifier l´absence d´un discours, prévu dans le programme. M. Babès a mis l´accent sur la nécessité de dégager des «consensus» autour des thèmes qui seront débattus lors de ces assises inédites. Cette rencontre, estime-t-il, est une occasion pour exposer et échanger les points de vue sur différents sujets. «Il s´agit d´un nouveau modèle de gouvernance qui nous est ainsi proposé», a-t-il expliqué. M. Babès a assuré que les recommandations qui sanctionneront les travaux de cette réunion de trois jours seront soumises au président de la République. Cinq thèmes feront l´objet d´ateliers thématiques. Il s´agit d´économie et croissance, protection sociale et solidarité, rénovation du système de gouvernance, la jeunesse et ses aspirations, le cadre organique et de fonctionnement autour d´une charte de la société civile. Plusieurs représentants ont salué cette initiative. «C´est un événement historique», a estimé le secrétaire général de l´Ugta, Sidi Saïd. Pour lui, malgré les insuffisances, cette rencontre ne peut qu´être positive puisqu´elle va élargir le débat au sein de la société civile. Une initiative vivement saluée par des représentants étrangers. Le président de l´association Crans Montana, Jean-Paul Carteron l´a qualifiée d´«extraordinaire». «Cela dénote de la bonne volonté du président de la République», a-t-il attesté. La représentante de l´UE, Laura Baeza voit en cette initiative une meilleure manière de promouvoir le dialogue et d´entamer des réformes. «Nous sommes optimistes et nous pensons que c´est la manière d´entreprendre des changements», a-t-elle indiqué. Or, les avis divergent et beaucoup de participants doutent en l´efficacité de cette démarche. «Il fallait bien cerner les questions, traiter et inviter les représentants des organisations actives», suggère un expert en économie. «L´objectif de ces premiers états généraux de la société civile est de restituer la parole aux associations et aux syndicats, reconnus, formels ou non formels, et leur donner un espace de discussion, un espace de libération de la parole», a affirmé le vice-président du Cnes, Mustapha Mekidèche. La finalité est d´arriver à faire «émerger des analyses convergentes, pour ne pas dire des consensus minima, sur un certain nombre de problématiques lourdes que traverse le pays que ce soit l´économique ou le social», a-t-il encore expliqué.