Les états généraux de la société civile dont les travaux ont pris fin jeudi 16 juin au Palais des nations, Club des pins, Alger, ont été sanctionnés par une série de recommandations dont la plus importante est celle qui consiste à introduire le principe de société civile dans la Constitution, une proposition «sortie» des travaux en ateliers. Elle sera soumise à l'appréciation de la commission de consultation politique que préside Abdelkader Bensalah. L'idée est de faire du principe de la société civile un élément constitutif de la nation, selon le vœu des participants à ces assises. Il a été question également de mettre en place un cadre de suivi dont la finalité, et c'est important, est de traduire dans les faits les recommandations issues des états généraux. Il a été proposé aussi la création d'un observatoire ou d'un conseil national de la société civile, ainsi qu'un organe de formation des cadres de la société civile, notamment au profit des associations en direction des jeunes. Les représentants de la société civile présents au Palais des nations ont appelé, par ailleurs, à être impliqués dans l'élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques, une question sur laquelle a d'ailleurs insisté le président du Cnes, à l'ouverture de ces états généraux. La société civile veut être également associée à tout processus de dialogue et de concertation ayant trait à ces activités. «Chaque membre d'une association doit remplir le rôle qui lui échoit», nous a déclaré le recteur de l'université de Bab Ezzouar, USTHB, et qui est par ailleurs président de l'Association des mathématiques. Ce dont toutes les associations parlent, cependant, c'est comment il est possible de trouver les voies et moyens à même de lever toutes les contraintes qui entravent les activités des associations et des organisations de la société civile. Nombreuses sont les associations qui ont souligné qu'elles n'ont pas d'appui, de soutien de la part des pouvoirs publics et des communes. Ce pour quoi les participants ont insisté sur la promotion d'une meilleure participation de la société civile au sein des collectivités locales et des conseils consultatifs de la nation, notamment le Conseil national économique et social, initiateur de ces états généraux. Des rencontres entre la société civile et les collectivités locales sont prévues à partir de juillet prochain. Dans un autre chapitre, les représentants de la société civile ont appelé à reconsidérer les modalités de financement et de soutien des associations et à défiscaliser les activités découlant de leurs objectifs. Les premiers états généraux de la société civile ont permis l'adoption d'une charte de la société civile. Il a été en outre recommandé la consécration du rôle de cette société dans un cadre institutionnel «approprié» à même de permettre de pérenniser son action dans une démarche démocratique participative. Le mouvement associatif a chargé le président du Conseil national économique et social (CNES), initiateur de ces assises, de transmettre l'ensemble des recommandations issues des états généraux de la société civile au président de la République. Le président du Cnes, Mohamed Seghir Babès, avait fait part, au premier jour des travaux, de l'intention du président de «libérer la parole» des différentes composantes de la société civile dans le cadre d'une approche basée sur de nouveaux rapports consensuels entre la base et le sommet de la pyramide sociale. Les états généraux en question ont réuni une foultitude de participants (1 100, selon des chiffres avancés par le Cnes), venant d'horizons professionnels, sociaux, culturels et universitaires divers. Des représentants d'organisations, d'institutions internationales et de forum dont celui de Crans Montana y ont également pris part. Le président du Forum de Crans Montana avait fait une brillante intervention, au premier jour des assises, où il avait mis en relief la nécessité de rendre «humain» le monde. Y. S.