Il n´y a «pas de négociations en cours» avec le régime de Mouamar El Gueddafi, a indiqué hier, le dirigeant rebelle libyen Mahmoud Jibril à Naples (sud), démentant des informations données par un émissaire russe. Au cours d´une conférence de presse aux côtés du ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini, il a souligné que «si des négociations devaient avoir lieu», le CNT, le Conseil national de transition, organe représentant les insurgés libyens, «s´était engagé à l´annoncer à tous ses amis de par le monde». Selon M.Jibril, le CNT «utilise tous les moyens possibles, qu´ils soient politiques ou militaires, pour libérer le pays et établir un gouvernement basé sur une constitution et l´égalité des droits». M.Frattini a également mis en doute la possibilité de pourparlers entre les rebelles libyens et le régime El Gueddafi. «L´Italie a toujours encouragé la recherche de contacts et d´une solution basée sur le dialogue mais malheureusement le régime n´a pas envoyé de réponse positive et a toujours demandé que soit garantie la permanence d´El Gueddafi au pouvoir», a déclaré le chef de la diplomatie italienne. Il a dit avoir confiance dans le CNT pour «déterminer les critères et méthodes afin de rétablir un canal de dialogue mais en aucun cas pour légitimer le régime actuel qui fait l´objet d´un isolement international». M.Frattini a noté que «les plus hauts dirigeants (libyens) recevront dans quelques jours un mandat d´arrêt international», jugeant impossible de leur accorder dans ce contexte «une quelconque légitimité». L´émissaire russe pour l´Afrique Mikhaïl Marguelov a affirmé hier depuis Tunis que des contacts entre représentants de Tripoli et de Benghazi ont lieu «dans plusieurs capitales européennes, en France, en Norvège, en Allemagne» et dans d´autres pays. A propos d´une «assemblée de réconciliation» organisée la semaine prochaine à Rome, M.Jibril a remercié l´Italie d´accueillir cette conférence «pour un dialogue national libyen», organisé «à l´initiative des ONG, pas du CNT», a-t-il relevé. «C´est très crucial et important car il doit permettre d´établir un consensus national entre toutes les forces politiques libyennes» pour «montrer qu´elles sont toutes derrière le CNT», a estimé M.Jibril. Sans donner la date de cette conférence, M.Frattini a souligné qu´elle «rassemblera l´ensemble de la société civile, les ONG». «C´est le signal attendu qu´un tournant a été accompli vers la construction démocratique, sociale, politique et économique d´une nouvelle Libye garante des droits», a-t-il estimé. M.Frattini avait annoncé jeudi une «grande assemblée» de chefs de tribus et de la société civile devant rassembler «200 à 300 personnes représentant toute la Libye» à Rome «probablement la semaine prochaine».