Elle fera tout pour «améliorer les relations entre l'Algérie et le Maroc», a déclaré le ministre français des Affaires étrangères lors de son séjour algérois. Ce n´est pas encore la lune de miel entre Rabat et Alger mais les frémissements d´une normalisation des relations politiques entre les deux pays se font sentir. La France serait disposée à apporter sa petite pierre à l´édifice. Le conflit du Sahara occidental, qui constitue la pomme de discorde entre les deux capitales maghrébines, ne représente pas un obstacle majeur pour la mise en oeuvre d´un climat apaisé dans cette partie de l´Afrique du Nord. «La question du Sahara n´est pas de nature à nuire aux relations entre le Maroc et l´Algérie», a déclaré le chef de la diplomatie française après les entretiens qu´il a eus avec son homologue algérien et le Premier ministre Ahmed Ouyahia. «Il m´a été très clairement indiqué que la question du Sahara occidental n´était pas de nature à nuire aux relations entre le Maroc et l´Algérie de façon générale, c´est une approche qui me paraît très positive et constructive», a confié le successeur de Michel Alliot-Marie au Quai d´Orsay. Un point de vue partagé par l´ex-Premier ministre du président Mohamed Boudiaf. «La question sahraouie n´a pas empêché la reprise des relations diplomatiques en 1988, ni la qualité des relations bilatérales durant la période Chadli-Hassan II, pas plus qu´elle n´a été à l´origine de l´ambiguïté marocaine des années 1990, vis-à-vis du voisin frère en butte à la tragique problématique terroriste», a déclaré Sid Ahmed Ghozali lors d´une interview accordée à l´hebdomadaire marocain Maroc Hebdo international (voir L´Expression du 15 juin 2011). La France est disposée à offrir ses bons offices pour aplanir ce «malentendu». Elle «fera tout pour l´amélioration des relations entre l´Algérie et le Maroc» a assuré l´ex-Premier ministre de Jacques Chirac (1995-1997). Paris a certainement une carte à jouer en ce qui concerne la stabilisation des relations dans cette partie du Bassin méditerranéen qui représente un espace économique de plus de 80 millions d´habitants et qui a été jusqu´à très récemment son pré-carré. L´Hexagone compte-t-il repartir à la «reconquête» de cet espace? «Le Maghreb progresse vers une construction d´une zone de prospérité et d´intégration et de ce point de vue, l´amélioration des relations entre l´Algérie et le Maroc me parait extrêmement constructive et nous ferons tout pour aller dans ce sens et apporter notre petite pierre à l´édifice», a souligné le ministre français des Affaires étrangères au cours d´un point de presse qu´il a animé conjointement avec Mourad Medelci. Un des écueils à contourner demeure incontestablement le dossier du Sahara occidental. A ce sujet, la France a ouvertement apporté son soutien au trône chérifien en faisant la promotion du projet d´autonomie marocain. Et cela ne date pas d´aujourd´hui. «La France, comme d´ailleurs le Conseil de sécurité, juge intéressante la proposition marocaine qui mérite d´être discutée», avait déclaré Bernard Kouchner, dans une interview au magazine Jeune Afrique au mois de mars 2009. «Cette proposition d´autonomie constitue la base la plus pertinente pour sortir de l´impasse. La France encourage les négociations autour de la proposition marocaine...», a renchéri au début du mois de juillet 2010 le Premier ministre français, François Fillon, au cours d´un point de presse clôturant les travaux de la 10e Réunion de haut niveau franco-marocaine, qui se sont tenus à Paris. La position française aurait-elle évolué depuis? «Sur le Sahara occidental, notre position est de soutenir le processus des Nations unies», a laconiquement répondu le chef de la diplomatie française. Quant à la position marocaine on en saura, peut-être, un peu plus en se référant au discours qu´aura adressé, vendredi soir, le roi Mohammed VI à son peuple.