Madame l´ex, ferme la porte au nez du papa révolté, l´avocat passe un savon sans bulles... Larbi.W, est un émigré qui sue sang, eau et...euros juste pour pouvoir voir son enfant, un beau garçon que la maman, encore sous le coup d´une brutale séparation, s´affaire à tout entreprendre pour que l´ex-mari, ce «va-nu-pieds», ce «vaurien» comme elle le lui a signifié avant l´audience, ne puisse prendre le plaisir d´embrasser son gamin, le mettre au-dessus de ses épaules, le faire sortir, le gâter, lui montrer ce que papa vaut et donc lui passer de l´affection, une tonne d´affection paternelle, et arriver ainsi à faire la balance et ses deux plateaux. En se comportant ainsi, l´inculpée de non-représentation d´enfant, fait prévu et puni par l´article 327 du Code pénal, a pris un sérieux risque car, selon Maître Chadli Zouina, l´avocat de la victime de non-représentation d´enfant, c´est un défi lancé non pas à l´ex-époux à «punir», mais carrément à la justice. Et l´avocat dont la longue plaidoirie a ému toute l´assistance et sensibilisé une Naïma Dahmani, la dynamique présidente de la section correctionnelle du tribunal de Chéraga (cour de Blida), aura même pris un moment pour s´en prendre poliment à la dame qui a eu, au mépris d´une décision de justice qui a statué sur la garde d´un enfant mineur et donc sur le droit de visite du parent, un comportement hors-la-loi: «L´enfant! L´enfant! L´enfant, madame, votre enfant que vous êtes en train de traumatiser, car il a besoin, que vous le voulez ou pas, de son père tout comme il a besoin de vous!», s´était exclamé l´avocat de Sidi Yahia (Alger). Même la jeune procureure a trouvé vingt et une secondes, avant de requérir une peine d´emprisonnement ferme de dix-huit mois pour non-représentation d´enfant et de rappeler les termes de l´article 327 qui dispose que: «Quiconque, étant chargé de la garde d´un enfant, ne le représente pas aux personnes qui ont le droit de le réclamer, est puni de l´emprisonnement de deux à cinq ans.» Ce rappel de la loi est venu consolider la brillante intervention du défenseur du papa de l´enfant. Et le conseil brun avait trouvé les mots justes. Il a été si touchant que même Dahmani connu comme étant une juge du siège qui n´aime pas les plaideurs qui s´étalent en longueur, avait été plus que tolérante avec ce Zouina qui aurait été capable de citer Satan juste pour tambouriner dans le subconscient de madame l´ex, qu´elle a fauté et gros! D´ailleurs, l´avocat a même eu un haut-le-coeur en direction de l´inculpée à qui il avait vivement reproché de ne pas avoir demandé pardon à son ex, pour tous les tracas, soucis causés. «Vous et votre ex, ne pouvez plus vous supporter, O.K. vous n´êtes plus d´accord sur tout, O.K., mais vous êtes condamnés tous les deux à bien vous entendre sur le présent et l´avenir de l´enfant. Oui, l´enfant, ce véritable bijou que vous aviez rendu victime. Une victime de votre comportement irresponsable», avait dit, le percutant défenseur qui avait achevé par un autre émouvant appel: «De grâce madame, plus jamais ça! Ne prenez plus l´enfant, votre enfant à tous les deux en otage. Car je dois le rappeler: il n´y a pas que la justice que vous devez craindre ou encore Larbi qui est capable de venir taper à la porte réclamer son fils. Non! il y a Allah et avec Allah, nul ne peut se dérober», a encore ajouté Maître Zouina qui va réclamer le dinar symbolique. Dahmani bat des cils et ne tardera pas à prendre ses responsabilités après avoir passé un savon à la dame à qui elle inflige une peine d´emprisonnement de un an assortie du sursis! L´épée de Damoclés est brandie! Larbi est heureux, et Maître Zouina, qui venait de défendre pour la quatrième fois de sa vie une victime, était également heureux du verdict. Un verdict qui va en droite ligne avec le désir d´un conseil, père de famille sensible à tout ce qui touche, blesse, égratigne ou ensanglante un enfant. L´enfant oui, et Maître Zouina n´a pas eu tort en s´adressant à l´inculpée coupable de non-représentation d´enfant un émouvant et tranchant: «Allons, allons, madame, de grâce, pas l´enfant!» Et Naïma Dahmani, maman qu´elle est, a dû, du plus profond de ses tripes, penser à la même prière que l´élégant avocat de Sidi Yahia.