La drogue, un fléau ravageur Abdelmalek Sayeh a estimé à 300.000 le nombre de consommateurs de drogues et de stupéfiants en Algérie. 20.000 Algériens, entre consommateurs de drogue et narcotrafiquants, ont été condamnés en 2010. C´est ce qu´a révélé hier, Abdelmalek Sayeh, directeur général de l´Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie lors d´une conférence de presse animée au Cercle militaire de Beni Messous, Alger. Ce chiffre est en baisse, selon le même responsable, par rapport à l´année 2009 qui a vu 22.000 personnes condamnées. Selon M.Sayeh, la majorité des condamnations ont été prononcées à l´encontre des consommateurs. En 2010, 16.000 consommateurs ont été jugés et condamnés tandis que le nombre des narcotrafiquants condamnés était de 4000. M.Sayeh, qui s´exprimait à l´occasion de la Journée mondiale de la lutte contre la drogue, célébrée le 16 juin de chaque année, a tenu à apporter un démenti quant aux informations classant l´Algérie parmi les plus grands consommateurs de drogue dans le Monde arabe avec plus de 2 millions de consommateurs. S´appuyant sur les résultats d´une enquête menée par tous les services concernés, le conférencier a estimé les consommateurs de drogues et de stupéfiants en Algérie à 302.000. Avec ce chiffre, on est très loin des autres pays arabes, soutient-il. Et de citer l´exemple du Maroc qui comptabilise plus de 1200.000 consommateurs ou encore de l´Egypte qui aurait 5 millions de personnes qui se droguent. Selon M.Sayeh, les pays du Moyen-Orient sont les plus menacés par ce fléau. L´Arabie Saoudite, les Emirats arabe unis, le Koweït, le Qatar, l´Irak où les consommateurs s´adonnent plutôt à l´héroïne et aux psychotropes. Cette situation s´explique par le fait que certains pays sont frontaliers avec l´Afghanistan qui est connu être un grand pays producteur de fleurs de pavot transformées en héroïne et en opium. Alors qu´en Algérie la consommation de ces types de drogues est très minime, pour ne pas dire inexistante, a-t-il soutenu. Et de souligner que le cannabis, classé au même titre que le tabac par certains pays, reste la drogue la plus propagée en Algérie. Poursuivant la lecture des résultats de cette enquête, M.Sayeh a fait savoir que les personnes âgées entre 20 à 39 ans, arrivent en tête des consommateurs avec 1,48%, suivies de ceux dont l´âge dépasse 40 ans. Cette enquête a révélé que des adolescents âgés entre 12 et 15 ans se droguent, même si le pourcentage reste minime. Les mêmes résultats ont dévoilé que la population du Grand Sud arrive en tête des régions les plus touchées, suivi de l´Ouest, de l´Est et en dernier lieu du Centre. Abordant la stratégie nationale de lutte contre ce fléau, M.Sayeh a dévoilé que son office propose à ce qu´on récompense les citoyens qui dénoncent les dealers et les narcotrafiquants. M.Sayeh propose à ce qu´on attribue une prime pour les services de sécurité qui réussissent à démanteler les réseaux de trafic de drogue. Il a dévoilé qu´une stratégie de lutte sera présentée au gouvernement au mois de septembre prochain. Il a fait savoir qu´une stratégie nationale de lutte contre la drogue et la toxicomanie 2011-2015 sera lancée à partir d´octobre de l´année en cours. Cette stratégie aura pour objectif de réduire la demande et neutraliser l´offre de stupéfiants, a-t-il précisé. Concernant le projet qu´il soumettra au gouvernement, il a souligné qu´il vise à «définir un programme national autour d´actions multisectorielles adaptées à l´évolution et à la diversification du phénomène de la drogue au niveau national». Et de conclure, en annonçant le lancement prochainement, de certaines autres mesures de proximité au niveau des quartiers, cafés, mosquées et stades pour sensibiliser les jeunes quant au danger de la drogue.