La réconciliation ne concerne pas les personnes qui ont les mains tachées de sang irakien. Face à des manifestations tenues dans le sud de l'Irak, le secrétaire d'Etat irakien s'est exprimé hier lors d'une conférence de presse, afin de dissiper tout malentendu. Le secrétaire d'Etat irakien à la réconciliation nationale, Amer Khouzaï, a avant tout affirmé, hier, qu'il n'y aura pas de main tendue aux membres d'Al Qaîda, ni à aucun meurtrier d'Irakiens, mais s'est dit prêt à discuter avec les auteurs d'attaques contre les troupes américaines. Alors que l'armée américaine a subi en juin ses plus fortes pertes depuis trois ans avec la mort de 14 soldats, elle doit en principe quitter le pays à la fin de l'année. «La réconciliation n'inclura pas ceux qui ont du sang irakien sur les mains, Al Qaîda, ou les membres du parti Baas» de Saddam Hussein, l'ancien dictateur exécuté fin décembre 2006. En revanche, «elle concerne ceux qui disent, nous avons résisté à l'occupant américain durant sept ans et maintenant qu'ils sont sur le départ à la fin 2011, nous voulons retrouver une vie normale», a-t-il dit en qualifiant l'armée américaine d' «occupant». Le secrétaire d'Etat s'exprimait au lendemain d'une manifestation à Nassiriya (sud) de quelques centaines de personnes qui l'accusaient de vouloir ouvrir le dialogue avec des meurtriers d'Irakiens. Il avait en effet déclaré en avril que le gouvernement cherchait à se réconcilier avec des membres de l'Etat islamique d'Irak, paravent d'Al Qaîda, «qui n'avaient pas de sang sur les mains». «Nous ne nous réconcilions pas avec un groupe, un parti, une confession, une entité ou une faction. Nous nous réconcilions avec des individus. Nous traitons chaque cas individuellement et ceux qui ont tué des Irakiens sont exclus» de ce processus, a-t-il dit. Entre-temps, les violences se perpètrent en continu en Irak, et le nombre de morts s'accroît. D'ailleurs, quatre personnes, dont deux policiers, ont été tuées et quatorze blessées dans des attaques distinctes survenues hier en Irak, ont indiqué des sources policières. A l'ouest du pays, dans la province d'al-Anbar, un policier et un civil ont été tués dans l'explosion d'une voiture piégée près de l'hôpital de Saqlawiya, à 60 km à l'ouest de Baghdad, a affirmé le commandant de police Nouri al-Joumaili. Ajoutant que trois civils et cinq policiers ont été blessés dans cet attentat. Plus vers l'intérieur, la ville de Haditha, située à 210 km à l'ouest de la capitale, deux policiers ont été blessés lorsqu'un individu a fait détonner sa ceinture d'explosifs dans l'enceinte de la municipalité, après que des policiers eurent tiré sur lui, a fait savoir le général Farouk al-Jughaifi, chef de la police de la ville. Dans la capitale Baghdad, dans le quartier de Mansour (ouest), un policier a été tué et deux autres blessés par une bombe qui visait leur patrouille, selon une source du ministère irakien de l'Intérieur. A Bab al-Mouazam, dans le centre de la capitale, deux policiers ont été blessés par un individu qui tentait de pénétrer dans la station de bus qu'ils protégeaient, selon la même source. A Saadiya, à 100 km au nord-est de Baghdad, dans la province de Diyala, un membre de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK, du président Jalal Talabani) a été assassiné par des inconnus armés, selon une source de sécurité.