Les canaux de communication sont fermés aux jeunes et aux catégories vulnérables. Nadia Dridi lutte inlassablement pour la Promotion de la femme et de la Jeunesse en pilotant l'association éponyme. Dans son programme d'action, la présidente de cette association a organisé hier une conférence-débat à Alger autour des thèmes tourmentant la femme et la jeunesse pour laquelle la nation entière célèbre aujourd'hui, le jour de l'indépendance du pays et de la jeunesse. Les sujets, certes complexes, sont multiples mais non insolubles, a déclaré d'emblée Mme Dridi. Ils ont trait aux jeunes cadres universitaires, les chômeurs, les «harraga» et...les sans-logis, une plaie qui, du reste, est commune à des millions de citoyens. Pour Dridi, «La célébration de la fête de l'Indépendance se déroule en famille» au centre de presse d'El Moudjahid. La jeunesse du pays est rongée par une multitude de problèmes aussi sévères les uns que les autres. Mme Dridi s'est désolée que la jeunesse d'aujourd'hui soit particulièrement «menacée par la drogue, humiliée par la «hogra» et laminée par la marginalisation jusqu'à oser braver les préceptes même de l'Islam en s'immolant par le feu.» Mme Dridi a assuré que son association a «maintes fois demandé au président de la République que soient constitués des intermédiaires officiels entre cette jeunesse et les instances publiques dirigeantes concernées.» Elle a loué à cette occasion la disponibilité du ministre du Travail, Tayeb Louh, qui a prêté une oreille attentive à leurs doléances quant à la situation des universitaires chômeurs. Elle n'a pas manqué non plus d'apprécier son entretien avec le ministre de la Communication, Nacer Mehal, qui a affirmé sa disponibilité de l'aider concrètement dans sa lutte. A la tribune des conférenciers se trouvaient Mlle Asma Meramria, activiste du Réseau algérien de la jeunesse et des étudiants ainsi que le jeune Yacine, âgé à peine de 10 ans. Asma Meramria a regretté dans son intervention le manque de confiance installé chez le jeune lequel, dit-elle, n'a de cesse de lutter contre «le favoritisme et les passe-droits.» Dans son cheminement vers l'état adulte, dit-elle, il ne rencontre que des «canaux de communication fermés alors que les recours n'aboutissent pas». Le jeune Yacine a su, de son côté, retenir l'attention des participants à cette table ronde en rappelant que «les mines du colonialisme tuent encore». Il a déclaré: «C'est à nous qu'appartient notre propre destin et nous devons tous oeuvrer pour que vive l'Algérie.» Au cours des débats, une intervenante a insisté pour écarter le désespoir en rappelant que la place de la femme doit se situer partout dans les rouages de l'Etat et pas seulement à la cuisine. La présidente de l'association a indiqué, par ailleurs, que pendant les dernières assises nationales, sur la société civile, elle a fait admettre qu'un jeune fasse partie de chacun des quatre ateliers de travail constitués. Dridi a également soulevé le cas de «tous ces magasins fermés alors qu'ils pourraient constituer une voie de règlement pour les nombreux chômeurs.»