L'Association nationale pour la promotion et la protection de la femme et de la jeunesse (ANPPFJ) a célébré, hier, à sa manière, le 49e anniversaire de l'Indépendance et de la jeunesse. Lors d'une conférence, organisée au centre de presse d'El Moudjahid, la présidente de l'ANPPFJ, Nadia Dridi, a présenté un exposé sur le travail de son association envers les jeunes, non sans insister sur “les nombreux problèmes” de cette catégorie de la population : chômage, malvie, problème de logement, drogue, etc. “Nous observons une violence chez les jeunes et les raisons en sont multiples”, a-t-elle déclaré, en citant notamment “l'injustice” et “la marginalisation”. Mme Dridi a également précisé que son association joue le rôle de “médiation” entre les jeunes et les institutions. Dans ce cadre, la conférencière a informé que son organisation “a tiré la sonnette d'alarme” et avisé les pouvoirs publics des “blocages” et des “lenteurs” dont sont victimes les jeunes qui sont à la recherche d'un emploi ou d'un papier administratif. “La jeunesse a besoin qu'on lui fasse confiance”, a indiqué Nadia Dridi, en s'étendant longuement sur l'aide qu'elle a apportée personnellement aux jeunes. Elle a, en outre, fait part de sa rencontre avec les membres de la commission Bensalah, ainsi que de la participation de son association aux premières Assises nationales de la société civile, initiée récemment par le Conseil national économique et social (Cnes). Nessma une autre représentante de l'ANPPFJ a, de son côté, insisté sur “le manque de confiance” chez les jeunes vis-à-vis des responsables, à quelque niveau que ce soit, des ministères et autres institutions de l'Etat. Selon elle, les carences en matière de communication sont à l'origine de cette situation et font que “le jeune ne sait pas à qui s'adresser ni à qui destiner ses recours en cas de problème”. Au cours du débat, des participants sont revenus sur “le mépris” affiché envers les jeunes, de même que sur “les frustrations” de ces derniers. Un intervenant, 31 ans, a affirmé qu'il faut “donner la chance aux jeunes”, en invitant “les vieux à leur céder la place”. Il a aussi constaté qu'à l'heure où la question de l'emploi des jeunes constitue une des préoccupations des pouvoirs publics, les jeunes travaillent pour la plupart comme “gardiens d'entreprise”, avec un salaire de 15 000 DA. Un autre jeune homme a, quant à lui, fait part du paternalisme cultivé, y compris au sein des familles, vis-à-vis du jeune, considérant celui-ci comme étant incapable de se prendre en charge ou de produire. Enfin, une universitaire a soutenu qu'“aujourd'hui, il faut résoudre les problèmes de la jeunesse, mais auparavant, il faut redéfinir la politique économique en général et la politique industrielle à même de créer des emplois”. Par ailleurs, l'enseignante à l'université d'Alger a déploré que l'Algérie soit un “des dépôts d'ordures des pays industrialisés”, notant que “la fripe et les produits provenant de Chine portent préjudice à la production nationale”. Cette intervenante s'est vu remettre à sa place par la présidente de l'ANPPFJ, sous le prétexte qu'“il faut laisser les autres participer au débat”.