«Bien que toutes les lois et dispositions soient prises en faveur de la jeunesse par le président de la République, sur le terrain, les embûches et les obstacles se dressent par milliers». C'est ce qu'a déclaré, hier, au forum d'El Moudjahid, Mme Nadia Dridi, présidente de l'Association Nationale pour la Promotion et la Protection de la Femme et de la Jeunesse. En présence de nombreux jeunes et de présidentes d'associations, le débat a porté sur la jeunesse algérienne qui jouit d'énormes capacité,s mais qui est marginalisée, délaissée et ignorée par une caste» réticente au développement du pays. Le phénomène des «harragas» en est l'exemple vivant de ces jeunes désespérés qui veulent fuir le pays pour trouver d'autres cieux cléments. Mais, pour Farès Kroun, 31 ans, la «harga» n'est pas la solution. Après avoir travaillé une dizaine d'années sous contrat à durée déterminée dans les transmissions, au service de la pétrochimie, il se retrouve au chômage. Il a tenté de rallier l'Europe une première fois par le port d'Annaba. Faute d'argent, il n'a pas pu embarquer. Une deuxième tentative a eu lieu à Oran, mais Farès, cette fois- ci, a mesuré le risque et s'est ravisé. «En Grèce et en Espagne, les jeunes sont sortis dans la rue pour demander du travail et nous, nous allons là bas pour trouver du travail, n'est-ce pas le comble du paradoxe» a-t-il indiqué. Mon message, soulignera-t-il, pour les jeunes qui veulent tenter l'aventure est de bien réfléchir, avant de se jeter à l'eau et risquer leur vie. Pour Mme Dridi, il est temps de travailler main dans la main, société civile et associations pour trouver des solutions aux jeunes qui s'immolent par le feu par désespoir, pour dénoncer la «hogra», la marginalisation, l'administration qui demeure sourde aux doléances des citoyens. Mais dans ce tableau, tout n'est pas noir pour Mme Dridi, «il y a toujours de l'espoir. Pour preuve, les assises de la société civile initiées par le CNES où tout a été dénoncé sans recourir à la langue de bois». Dans ce sillage, Asma Maramria, activiste au réseau algérien de la jeunesse et des étudiants, affirmera qu'il «est temps d'offrir toutes les opportunités aux jeunes (éducation, emploi, logement, etc.). Mme Dridi a également suggéré l'ouverture des magasins de l'ex-Districh au profit des jeunes qui exercent dans l'informel. «De cette façon, on réglera le problème du chômage», a-t-elle indiqué. «L'administration, de son côté doit être au service des citoyens et non pas une chape de plomb», a-t-elle ajouté. Quant à Yacine Amari, à peine 10 ans, il a ému l'assistance par son intervention innocente et pointilleuse sur les sacrifices du peuple algérien d'hier et d'aujourd'hui. En s'adressant à la jeunesse, il dira qu'on «est condamné à œuvrer ensemble pour la construction de notre pays et pour redonner confiance aux algériens».