«Nous avons décidé d'aider les gens qui font la révolution car comme en Libye, ce sont eux qui nous en ont fait la demande» Frank Melloul, directeur de la stratégie et du développement de France 24. Le soutien médiatique est la nouvelle forme de soutien d'un pays développé à un pays en voie de développement. Après avoir aidé les Tunisiens en assurant la formation des journalistes de la télévision nationale, voilà que France 24 s'engage à assurer aux journalistes qui travaillent dans les zones entre les mains des rebelles, une formation technique et éditoriale. Alors que la couverture française de la révolution tunisienne n'a pas été un succès, France 24 entend assurer le parrainage des rebelles libyens. La France va désormais, les aider à développer les radios, comme les télévisions libyennes à trouver leur voie médiatique. Le 29 juin, Mahmoud Shammam, ministre de l'Information du Conseil national de transition libyen, a été reçu par Alain de Pouzilhac, P-DG de l'Audiovisuel extérieur de la France, qui lui, a proposé officiellement d'apporter l'aide de France 24, comme de RFI, à tous les médias émergents dans les régions entre les mains des rebelles. Après avoir visité France 24 à Issy-les-Moulineaux, le représentant du CNT, M.Shamman, a rencontré les équipes de la chaîne française d'information internationale, les rédactions française et arabe et jeté avec elles les premières bases d'une collaboration. Au cours d'une réunion de travail avec les représentants de France 24 et de RFI, il a, en effet, été décidé que France 24 et RFI assureront, dès le mois de septembre prochain, des sessions d'accompagnement et de conseil, d'abord, à Benghazi puis dans d'autres villes aux mains des rebelles. Plusieurs dizaines de journalistes libyens de radio et de télévision bénéficieront de ces stages de formation aux techniques de reportage, de montage, de présentation de journaux et de débats et de réalisation. Cette coopération n'est pas inscrite dans le temps et s'étalera sur plusieurs mois. Cela ne dépend pas d'une victoire totale des rebelles sur le colonel El Gueddafi, mais à coup sûr, portera un coup fatal à la médiatisation des événements dans cette région. Elle aura lieu quelles que soient les évolutions militaires sur le terrain. Depuis que le soulèvement des pays arabes a commencé, c'est la deuxième fois qu'un média français fait preuve d'une telle solidarité avec un pays en plein révolution et surtout la première fois qu'il soutient un peuple en rébellion. Alain de Pouzilhac a été très clair sur ce point: «Nous répondrons toujours positivement à ce type de requête». Par ailleurs, il affirme que cette coopération consacre la réussite de France 24 en arabe qui est le média international le plus regardé en Libye après Al Arabiya et Al Jazeera.