20 milliards de dinars sont attendus par la Pharmacie centrale des hôpitaux pour renflouer ses caisses. Malgré toutes les tentatives de le réguler, le marché du médicament pose toujours problème. Pénurie, contrefaçon, trafic en tout genre. Le marché du médicament n'est pas sans faille. Le pire est que cette tragique situation dure depuis des décennies. Aucun des ministres qui ont été à la tête du secteur de la santé ces dernières années n'a réussi à mettre fin à cette anarchie qui a trop duré. Le directeur général de la Pharmacie centrale des hôpitaux, Delih Cherif, a donné un aperçu du désordre en se confiant à la presse. Il a révélé que l'organisme qu'il gère ne recouvre ses dettes qu'une fois par an! Cette situation se répercute négativement sur la stabilité de la Pharmacie centrale, qui à cause de cela, n'a plus les moyens pour effectuer son travail comme il se doit. Surtout que les banques obligent la Pharmacie centrale à s'acquitter de ses dettes dans un délai ne dépassant pas 59 jours, alors que les hôpitaux ne s'en acquittent qu'après 365 jours. C'est ce qui a poussé le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, à signer une décision ordonnant tous les établissements hospitaliers approvisionnés depuis le mois de janvier dernier par la Pharmacie centrale de procéder, dans les plus brefs délais, au paiement de leurs dettes contractées auprès de cet organisme, et qui sont estimées à 13 milliards de dinars. Le Dr Delih explique que «cette décision à caractère urgent a pour objectif d'éviter toute pénurie ou perturbation d'approvisionnement des hôpitaux dans les quelques mois à venir». Il relève également qu'en plus de ces 13 milliards de dinars, les établissements hospitaliers ont 7,5 milliards de dinars de redevances, constituant les dettes de l'exercice écoulé. Delih précise que contrairement à ce que beaucoup pensent, la PCH ne reçoit aucune subvention de l'Etat. Delih a mis en exergue le problème des médicaments périmés qui sont stockés en masse dans la réserve de la Pharmacie centrale. Dans ce sens, il a fait remarquer qu'il y avait des médicaments dont la date de péremption remonte au «siècle dernier» (1997). La Pharmacie centrale des hôpitaux a donc pris la décision de «contraindre les producteurs et importateurs de médicaments de les récupérer et les détruire. Tout en dédommageant la PCH avec d'autres médicaments fiables ou le remboursement pécuniaire et cela conformément aux dispositions des contrats signés», rapporte Delih. Il ajoute que cette opération qui «n'est qu'à son début a déjà rapporté plus de 60 milliards de centimes au Trésor public. Il est attendu qu'elle rapporte le double». L'anarchie du marché du médicament est aussi prouvée par cette déclaration du Dr Delih, qui paraît invraisemblable: «La Pharmacie centrale des hôpitaux fournit des médicaments aux établissements hospitaliers sans aucun contrat commercial. Le seul document qui fait foi de l'opération commerciale entre les deux parties sont les bons de commande qui n'ont aucune valeur juridique», souligne-t-il.