Ayant donné leur réponse au Chef du gouvernement, les délégués de l'intercommunales de Béjaïa qui se sont réunis, ce week-end à Taskeriout doutent fortement des intentions du pouvoir, quant au règlement de la crise de Kabylie. Faisant même montre d'un scepticisme, qui ne leur est pas habituel, ils sont partis pour réactiver le vieux projet de la tenue d'une conférence nationale. Cette option est, de ce fait, de nouveau évoquée et retenue en matière de perspective politique d'avenir. Au cours de ce conclave ordinaire, dédié à la femme démocrate, les délégués de la Cicb déclarent attendre toujours la réponse du Chef du gouvernement sur fond d'inquiétude née du silence observé jusque-là par ce dernier. Les ârchs jugent, dans la déclaration sanctionnant les travaux de cette rencontre, que «le mutisme du pouvoir», devant les exigences formulées lors du conclave de l'interwilayas, et à satisfaire avant toute prise de langue, «traduit l'absence d'une réelle volonté d'aller vers l'amorce d'une solution à la crise.» Loin d'observer un quelconque recul, les animateurs de l'intercommunales réitèrent à l'occasion leurs préalables «une réponse publique et officielle du premier magistrat du pays engageant l'Etat à satisfaire les revendications contenues dans la plate-forme d'El Kseur». Tout en reconnaissant que «la crise handicape le développement du pays et particulièrement de la Kabylie», les rédacteurs du document constatent que «des détenus du mouvement citoyen croupissent toujours dans les geôles du pouvoir maffieux et assassin» et que «d'autres délégués et citoyens sont journellement sous harcèlement judiciaire». Pourtant les délégués de la Cicb relèvent que «les squatters des APW et APC, les agents de la Sonelgaz font dans l'intimidation et le travail de sape» afin, soutiennent-ils «de normaliser la situation en Kabylie». Devant ce constat, la Cicb envisage «la tenue d'une conférence nationale comme perspective politique» et décide «d'une action nationale pour le 20 août prochain», pour explique-t-on, encore «réapproprier les dates historiques et en faire un rendez-vous national de citoyenneté, de liberté et de démocratie». Cela étant, les animateurs des ârchs se sont quittés sans donner le moindre détail sur l'échéance de la tenue de la conférence nationale, ni même la nature de l'action du 20 août se contentant tout simplement de fixer le prochain rendez-vous à Sid Aïch. Notons enfin, que dans les coulisses du conclave et de l‘avis de nombreux délégués, l'idée de lancer des opérations de réflexion et de conférences débats autour du lien qui existe entre la plate-forme de la Soummam et celle d'El Kseur, semble avoir fait l'unanimité avec, au bout une marche d'envergure nationale à Ouzellaguen.