Le Mouvement citoyen vit une situation inextricable qui n'est pas près de connaître son épilogue. Les délégués de la coordination intercommunale de Béjaïa, se sont entendus dans la nuit de lundi à mardi sur une position commune quant aux suites à donner au dialogue sur la mise en oeuvre de la plate-forme d'El Kseur. Des suites, qui dépendent pour l'essentiel de la réponse que réservera le concerné à l'interpellation, qui lui sera adressée dès jeudi prochain, à l'issue de la rencontre interwilayas prévue à Tizi Ouzou. C'est en tous les cas la position que défendra ce jeudi la coordination de Béjaïa. Le sort du dialogue portant mise en oeuvre de la plate-forme d'El Kseur n'est donc pas tranché pour l'instant. Il faudra attendre ce week-end pour être fixé sur les véritables intentions des archs quant à la poursuite ou non du processus. L'on sait déjà qu'il y a un mécontentement généralisé depuis la veille du référendum sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale lorsque Bouteflika s'est prononcé sur le statut de tamazight. Depuis, le Mouvement citoyen vit une situation inextricable qui n'est pas près de connaître son épilogue sachant que les deux coordinations locomotives du mouvement campent toujours sur leurs positions respectives même s'il faut reconnaître à celle de Béjaïa l'effort d'évoluer quelque peu en passant d'un refus catégorique de tout contact avec les pouvoirs publics à une interpellation indirecte du président de la République. Une façon comme une autre de lier toute reprise des pourparlers à une expression publique du premier magistrat du pays. Chose en somme tout à fait correcte puisque c'est ce même magistrat qui est à l'origine de ce blocage. Si pour certains tout est possible étant donné l'évolution de la situation politique dans le pays, caractérisée par une volonté de réconciliation de part et d'autre, d'autres préfèrent afficher leur scepticisme pour dire en un mot que le président ne risquera jamais de revenir sur le sujet. Mais le grand risque réside cependant dans la cohésion du Mouvement citoyen si l'interwilayas, jeudi prochain, ne parvient pas à un accord entre les deux délégations principales. Déjà fortement affaibli par les différentes dissidences ayant vu le jour à chaque fois qu'il s'agit de nouer des contacts avec l'Etat, le Mouvement citoyen risque encore une fois d'y laisser des plumes, la sagesse ne prévalant pas lors de la prochaine rencontre à Tizi Ouzou. Pour rappel, la divergence réside essentiellement dans l'option à prendre face à la nouvelle situation induite par le discours de Bouteflika à Constantine. Depuis, deux tendances s'affrontaient. Celle conduite par la Cadc qui veut reprendre le chemin d'Alger pour sauver les acquis arrachés, et celle qui s'y oppose, conduite par la délégation de Béjaïa. Cette dernière s'est prononcée contre toute idée de reprise. C'est ainsi que les délégations de Tizi Ouzou et de Bouira ont demandé à ce qu'une délégation du mouvement prenne attache avec le chef du gouvernement afin qu'il explicite mieux la position de l'Etat face à la question de l'officialisation de tamazight. Et aussi de voir la position du gouvernement quant à la concrétisation du protocole d'accord intervenu entre les deux parties. Cette délégation devra ensuite rendre compte à l'interwilayas qui aura alors à décider de la suite à donner avec cette «menace» d'aller vers la suspension sine die du dialogue au cas où sera constaté un revirement du gouvernement dans ses attitudes sur cette question. La délégation de Béjaïa évolue quelque peu pour passer au stade de l'interpellation publique. Une option qui soulèvera bien des colères si l'on juge l'histoire récente du mouvement. Bref, l'option consensuelle, si consensus il y aura, ne sera connue que le jeudi prochain. Il faut noter qu'au sein de l'opinion locale, les mêmes divergences sont à déceler, notamment chez les plus initiés aux affaires du MC. Cela, pendant que la majorité silencieuse donne l'impression de s'en désintéresser totalement.