Un lot de Sam7, a été acheminé depuis Benghazi vers le nord du Mali, via le Tchad. Menaces de représailles et circulation d'armes lourdes au Sahel sont les principaux éléments qui préoccupent les Occidentaux, mais aussi les pays qui luttent contre le terrorisme, à l'image de l'Algérie. En dépit de la forte mobilisation contre le terrorisme dans le monde, le phénomène qui évolue sous tutelle d'Al Qaîda et sa branche au Maghreb, continue de susciter toutes les inquiétudes, depuis la neutralisation d'Oussama Ben Laden et notamment depuis la crise conflictuelle en Libye. Menaces de représailles et circulation d'armes lourdes au Sahel sont les principaux éléments qui préoccupent les Occidentaux, mais aussi les pays qui luttent contre le terrorisme, à l'image de l'Algérie. C'est dans ce contexte que le chef de la diplomatie algérienne, Mourad Medelci, a récemment effectué une visite en Pologne qui préside l'Union européenne, et c'est d'ailleurs dans cette perspective qu'aura lieu en septembre prochain à Alger, une rencontre sur le phénomène avec la participation des Etats-Unis d'Amérique. A l'évidence, cette rencontre s'inscrit dans le cadre de la coopération et l'échange d'expériences et de renseignements entre l'Algérie et les USA. A ce propos, il est à noter que les deux pays ont développé des relations bilatérales conséquentes dans la lutte antiterroriste. Les deux partenaires concrétisent leur collaboration en multipliant leurs efforts par des rencontres régulières. Il faut noter, cependant, que les positions des deux pays divergent quelque peu sur la crise libyenne, avec un fond de réticence de l'administration américaine, nonobstant le fait que Washington tienne en compte la problématique sécuritaire de l'Algérie. En revanche. Paris persiste à poursuivre ses interventions militaires contre le régime d'El Gueddafi via l'Otan, malgré sa parfaite connaissance de la présence de terroristes au sein des insurgés libyens, sa prise de conscience du danger que représente le nouvel intérêt manifesté par Al Qaîda pour la haute technologie de guerre et admet même la possession par la nébuleuse islamiste d'armes lourdes telles que les Sam 7. La diplomatie française, qui a récemment salué les efforts du gouvernement mauritanien, membre du commandement opérationnel des états-majors des pays sahélo-sahariens-mis en place à Tamanrasset-après les deux opérations militaires qui se sont soldées par l'élimination de pas moins de 35 terroristes, chargea son chef, Alain Juppé, en déplacement en Mauritanie, d'évoquer la question sécuritaire au niveau de la zone sahélienne. Cette visite intervient au moment où des experts américains de la lutte antiterroriste expriment leur certitude qu'Al Qaîda au Maghreb islamique est en train de se former, actuellement, au maniement des missiles anti-aériens, de fabrication russe, subtilisés des casernes libyennes par les insurgés et cédés aux terroristes. Dans ce contexte, l´expert en lutte antiterroriste Samuel Benshimon, cite le communiqué de la direction de la protection de la sécurité du ministère français de la Défense, dans lequel il est reconnu l'existence d'armes sensibles, y compris des missiles mobiles terre-air puisés dans les arsenaux de guerre du régime libyen «qui ont été acheminées vers le Mali à travers le territoire algérien». Et c'est exactement sur cette menace que les experts de la lutte antiterroriste, en Algérie comme aux USA, avertissent l'opinion internationale sur ce trafic d´armes qui se faisait dans le sillage de la guerre en Libye. Ces mêmes sources étaient persuadées que ce lot de Sam7, a été acheminé depuis Benghazi vers le nord du Mali, via le Tchad. A l'ombre de la crise en Libye, Al Qaîda et sa branche au Maghreb n'ont pas seulement réussi à renouveler leurs stocks d'armements avec l'argent des rançons en euros -notamment grâce aux 90 millions d'euros cédés par la France à la nébuleuse islamiste en échange des otages français détenus depuis la mi-septembre 2010-mais aussi leur restructuration. Il existe au moins dix à vingt dirigeants-clés au sein de cette formation subversive. A ce propos, le secrétaire américain à la Défense, Léon Panetta, qui a pris les commande du Pentagone au début du mois de juillet, a indiqué samedi que le chef d'Al Qaîda au Maghreb islamique figure parmi les dirigeants-clés de ce réseau terroriste. «Je dirais qu'environ 10 ou 20 dirigeants-clés d'Al Qaîda se trouvent entre le Pakistan, le Yémen, la Somalie et l'Afrique du Nord. Si nous pouvons les avoir, je pense que nous pouvons vraiment vaincre stratégiquement Al Qaîda», a-t-il expliqué. Pour le nouveau patron du Pentagone, le moment est venu pour les Etats-Unis d'intensifier leurs efforts contre Al Qaîda et ses affiliés après la mort d'Oussama Ben Laden, pariant sur une «victoire stratégique». Il ajoute: «Mes objectifs sont de vaincre Al Qaîda et de toute évidence, nous avons fait un premier pas important en se débarrassant de Ben Laden. J'étais convaincu de ma capacité avant (lorsqu'il dirigeait la CIA). Je suis convaincu, à ce titre, que nous avons à portée de main la possibilité d'infliger une défaite stratégique à Al Qaîda et j'espère être en mesure de me concentrer sur cet objectif, en collaboration, évidemment, avec la CIA». Il précise que le partenariat international est indispensable en indiquant: «Je veux aussi, évidemment, renforcer nos partenariats stratégiques, nos partenariats de sécurité. Je ne pense pas que les Etats-Unis puissent faire face aux menaces auxquelles ils sont confrontés à travers le monde si nous ne renforçons pas ces partenariats qui sont très importants». Très importants, en effet, dans la mesure où la nébuleuse terroriste, malgré les revers qu'elle a subis ne s'en trouve pas moins réduite ou affablie. C'est la crainte d'ailleurs exprimée par le directeur du bureau de l´Officie international des migrations de l´ONU à Nouakchott, l´Américain Richard Ots, qui confirme qu'Al Qaîda a acquis en Libye non seulement des Sam 7 russes mais également des missiles américains de type Stinger dont sont dotées les armées de l´Otan. Il avertit: «Une fois que les terroristes auront appris le maniement de ces missiles antiaériens, la menace sera encore plus grande pour la couverture aérienne des armées du Sahel, Mauritanie, Mali et Niger, ainsi que pour les avions de ligne.» Cette question sera forcément abordée lors de la conférence d'Alger prévue en septembre qui permettra d'évaluer le degré de menace et les moyens à engager pour rétablir au moins une sécurité toute relative.