La demande d'adhésion d'un Etat de Palestine à l'ONU sera envoyée à la fin du mois, mais la date précise sera déterminée samedi lors d'une réunion de la Ligue arabe. M. Erakat a en outre appelé le Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Russie, Union européenne, ONU), qui se réunissait hier à Washington, à ne pas se contenter d'une déclaration mais à «obliger Israël à accepter le principe d'un Etat palestinien sur les frontières de 1967». «Notre intention est de présenter une requête pour l'adhésion de la Palestine et la reconnaissance de l'Etat de Palestine sur les frontières de 1967 à la fin du mois, mais la décision finale sur la date sera prise lors de la réunion du comité de suivi arabe samedi» au Caire, a-t-il précisé. «Le veto a été utilisé 59 fois au Conseil de sécurité contre l'adhésion d'Etats dont la demande remplissait pourtant les conditions procédurales et juridiques et la raison du veto était toujours politique», a souligné M. Erakat. Les règlements internes de l'ONU prévoient qu'une demande d'adhésion doit être adressée au secrétaire général qui en informe les membres du Conseil de sécurité et la renvoie à un comité dans lesquels ces pays sont représentés. Ce comité examine alors la demande et présente ses conclusions au Conseil de sécurité au moins 35 jours avant la session annuelle de l'Assemblée générale des Nations unies, qui s'ouvre habituellement vers la mi-septembre. Seul le Conseil de sécurité est habilité à statuer sur l'entrée à l'ONU d'un Etat, à condition que la candidature obtienne au moins neuf voix, sans veto d'un membre permanent. Les Palestiniens comptent demander à l'ONU l'admission d'un Etat de Palestine faute de perspective sérieuse de reprise des négociations de paix avec Israël. Mais cette option est rejetée catégoriquement par l'Etat hébreu et Washington, qui a annoncé son intention d'y opposer son veto. C'est donc dans la perspective que le Quartette pour le Proche-Orient se réunissait hier à Washington, pour ce qui doit être l'une des dernières tentatives d'éviter un affrontement majeur à l'ONU en septembre entre Israël et les Palestiniens. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov et la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton doivent «comparer leurs notes et réfléchir à une suite» pour le processus de paix, a expliqué vendredi Victoria Nuland, la porte-parole du département d'Etat. L'objectif est minimal, ce qui explique que les Etats-Unis aient longtemps retardé cette réunion, arguant que les conditions d'un succès n'étaient pas réunies. Mais une absence totale de mouvement diplomatique paraissait impossible. Notons toutefois que les membres du Quartette sont unanimes pour soutenir la position du président américain Barack Obama, qui a préconisé le 19 mai que les parties cherchent à bâtir deux Etats sur la base des lignes antérieures à la Guerre des Six jours, avec des échanges mutuellement acceptés. Mais Israël a prévenu à maintes reprises qu'il ne négocierait pas sur la base de ces lignes de 1967, qualifiées «d'indéfendables», et qu'il n'y aurait pas d'accord de paix sans reconnaissance par les Palestiniens d'Israël comme «Etat-nation du peuple juif». Face à ce blocage, la France va tenter de maintenir un espoir pendant l'été, en proposant la tenue d'une conférence à Paris en septembre, juste avant l'assemblée générale de l'ONU.