Le principal résultat du sommet de l'UA à Maputo est l'installation des structures exécutives africaines. Composée de dix membres, un président, le Malien, Alpha Oumar Konaré, un vice-président le Rwandais, Patrick Mazimhaka, et de huit Commissaires, l'Algérien Said Djinnit, Paix et sécurité, la Gambienne, Julia Dolly Joiner, Affaires politiques, le Congolais, Bernard Zoba, Infrastructures et énergie, la Namibienne, Gawanas Bience Philomina,, la Tunisienne, Saida Agrebi, Ressources humaines, sciences et technologie, la Camerounaise, Elizabeth Tankeu, Commerce et industrie et la Tanzanienne, Rosebud Kurwijila, Economie rurale et agriculture, la Commission africaine a été élue à Maputo. Reste à désigner le dixième commissaire en charge des Affaires économiques, le seul candidat pour ce poste représentait la région Nord africaine - déjà pourvue de deux commissariats - pour atteindre la parité, hommes et , au sein de la Commission africaine, comme exigée par les assises constitutives de l'UA à Durban, l'an dernier. Ainsi, le deuxième sommet de l'Union africaine a été essentiellement consacré à la mise en place de ses structures exécutives. L'installation de la Commission africaine a fait franchir un grand pas à l'Union africaine par la dotation d'une structure à même de lui permettre, désormais, une maîtrise mieux affirmée des problèmes auxquels est confronté le continent. En effet, avec la commission exécutive - qui entre en fonction en septembre prochain - la prochaine entrée en vigueur du Parlement africain, et singulièrement du Conseil de Paix et sécurité, il ne fait pas de doute que l'Afrique aura des atouts autrement plus en phase à faire valoir pour affronter les obstacles et pesanteurs qui ont, jusqu'ici, obéré son développement. Cependant, les choses étant ce qu'elles sont, c'est encore la mise en place du Conseil de Paix et de sécurité, dont le commissaire pour la Paix et la sécurité est l'Algérien Said Djinnit, qui est le plus attendu. De fait, l'importance de cette donne, paix et sécurité, est telle qu'il est d'ores et déjà envisagé, vers le mois de septembre, l'organisation d'un sommet extraordinaire de l'UA, totalement consacré à cette question récurrente de la sécurité et de la paix en Afrique. En effet, à en croire le président sénégalais, Abdoulaye Wade, l'on va «s'acheminer vers un sommet extraordinaire sur la défense et la sécurité», car selon M Wade, «il convient de séparer la défense qui touche aux conflits et la sécurité qui touche aux questions de police». Ainsi, le débat semble être déjà ouvert sur un sujet qui interpelle l'ensemble du continent. Intervenant sur la question, le président Bouteflika estime quant à lui, que la question de la politique de défense «doit être fondée avant tout sur une analyse approfondie des menaces présentes et un effort d'anticipation des menaces potentielles en Afrique», indiquant par ailleurs, qu'un renouvellement d'analyse s'impose «d'autant plus que le monde de l'après-guerre froide se caractérise par l'irruption, au premier plan des menaces de sécurité nationale, régionale et globale des fléaux transnationaux que constituent le terrorisme et la criminalité organisée». Outre ces questions qui, à n'en pas douter, seront au centre des préoccupations de la Commission africaine et des prochaines conférences de l'Union africaine, d'autres sujets ont été abordés par le sommet de Maputo, entre autres la présentation par le président nigérian Olusegun Obasanjo, d'un état de l'avancée du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad). Notons enfin, que le sommet de l'UA a adopté la convention sur la prévention et la lutte contre la corruption. Ce texte garantissant l'accès du public à l'information constitue un pas important vers la transparence et la bonne gouvernance en Afrique. La lutte contre la corruption, véritable phénomène en Afrique (selon certaines sources la corruption coûterait annuellement au continent quelque 100 milliards de dollars) déterminera en grande partie la capacité du continent à se sortir du sous- développement.