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La grande poubelle
Publié dans L'Expression le 13 - 07 - 2011

«La nation comme l'individu, est l'aboutissant d'un long passé d'efforts, de sacrifices et de dévouements.» Ernest Renan
Il est toujours difficile de se souvenir d'un film qui n'a pas de scénario classique, linéaire. Ce que je retiens du film de Werner Herzog, Fata Morgana, ce sont ces longs panoramiques silencieux sur un désert d'une beauté divine et sur d'hideuses ferrailles rouillées qui le défigurent: l'Afrique était déjà, il y a quarante ans, la poubelle du monde! Quand un pays en colonise un autre, ce n'est pas dans le noble but de lui imposer «sa culture supérieure», son art de vivre, sa langue, ses coutumes, sa religion..., mais, avant tout, de tirer avantage d'une position géographique stratégique qui manque au pays dominant ou d'en pomper les richesses naturelles et les ressources humaines. C'est toujours avec une violence inouïe que cette opération se déroule avec son contingent de drames et de douleurs. La première phase est, bien sûr, militaire. Après la victoire du pays dominant et le quadrillage du pays conquis par l'armée, une administration politico-militaire est mise en place avec des objectifs bien précis: détruire les structures préexistantes et installer un nouvel ordre qui placerait les occupants aux échelons supérieurs de la hiérarchie. Jamais le «Vae Victis» romain ne trouvera mieux sa raison d'être que dans le traitement des vaincus. La nouvelle législation mise en place fera tout pour, d'abord, niveler le niveau des couches sociales indigènes. Les élites sont supprimées, pourchassées ou exilées. Une nouvelle organisation foncière se met en place. Les anciennes industries traditionnelles sont détruites et, peu à peu, de nouveaux rapports économiques s'établissent. La puissance dominante confisque les richesses naturelles, exploite une main-d'oeuvre indigène à vil prix et impose ses produits transformés à cette nouvelle masse de consommateurs, qui, bien que pourvue d'un faible pouvoir d'achat, n'en est pas moins négligeable. Tout le monde a cru que l'accession à l'indépendance des pays, colonisés changerait la nature des rapports entre dominants et dominés, ceux du Nord avec ceux du Sud comme on aime bien les nommer aujourd'hui, peut-être dans le but de faire oublier le viol historique dont certains pays ont été victimes. Mais voilà, l'indépendance n'a rien arrangé, et on peut même dire que dans certains pays la situation a empiré. Après des essais infructueux, des tâtonnements hasardeux, des expériences malheureuses dans le système économique à mettre en place, les nouveaux régimes d'origine indigène, après avoir testé la démagogique formule de l'autogestion et de la nationalisation tous azimuts, imposé la lourde machine bureaucratique budgétivore des entreprises publiques, éternellement déficitaires, après avoir balayé toutes les petites industries abandonnées (et léguées!) par la colonisation, réduites à la faillite (quelquefois avec la complicité de syndicats à fibre patriotique sensible et à géométrie variable), après avoir bouclé les frontières à double tour, ont enfin, grâce à la mondialisation, découvert (comme Christophe Colomb son oeuf!), les vertus de la voie libérale. Mais c'est déjà trop tard: une bourgeoisie compradore, installée dans tous les rouages de l'Etat, avait mis en place un système où l'importation se révèle plus juteuse que la production des richesses. La perméabilité des structures douanières et la passivité complaisante de décideurs locaux aidant, une avalanche de produits transformés de qualité douteuse et d'origines diverses, va inonder le pays ex-colonisé. Habillement, équipements électroménagers, meubles, jouets, véhicules, produits de beauté, ne répondant pas tous aux normes d'hygiène et de sécurité telles que définies par les pays européens. Après les produits de pays de l'UE...c'est le tour des «dragons» d'Asie d'envoyer un tsunami de sous-produits vers la grande poubelle africaine. Au moins une génération d'Algériens n'aura pas connu l'effort de produire. Elle assiste, impuissante, à l'invasion du marché informel qui distribue sur les trottoirs des villes, les babioles fabriquées par d'industrieux Asiatiques. S'il ne s'agissait que de produits finis sortant des fabriques: les Algériens pourront continuer à porter fièrement les vêtements usés que les habitants des pays nantis destinent aux oeuvres de bienfaisance. La clochardisation n'a pas fini d'étendre son empire sur notre désert industriel.

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