L'opposition sera-t-elle convaincue par l'appel du Président? La décision du chef de l'Etat de laisser ouverte la porte des consultations politiques en vue de réformer l'arsenal juridique et constitutionnel, est saluée par les partis au pouvoir, notamment le Front de libération nationale (FLN) et le Mouvement de la société pour la paix (MSP). «Cette démarche (consultations politiques Ndlr) demeure ouverte à toute partie qui voudrait encore y apporter sa contribution», a affirmé le premier magistrat de pays, Abdelaziz Bouteflika, lors du dernier Conseil des ministres tenu ce 10 juillet 2011. «L'attitude de Bouteflika offre la possibilité à ceux qui ont boudé la Commission Bensalah et c'est un témoignage concret d'être à l'écoute de l'ensemble des formations politiques et personnalités désireuses de contribuer aux réformes politiques par leurs propositions», nous a déclaré, hier, Kassa Aïssi, chargé de communication du FLN. Pour sa part, le MSP a salué, dans un communiqué rendu public avant-hier, l'initiative de Bouteflika, considérant que l'idée de laisser ouverte la porte des consultations donnera plus de crédibilité au projet de réformes. De son côté, le secrétaire général du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), Mohamed Saïd, a estimé que la démarche du chef de l'Etat est une «bonne chose», en ce sens qu'elle permet «d'avoir le maximum d'idées et consulter le maximum de partenaires politiques». Ainsi, le FLN et le MSP ne voient aucun inconvénient à entamer un deuxième round de consultations après que la Commission conduite par le président du Sénat, Abdelkader Bensalah, eut clôturé ces travaux le 21 juin dernier. Bensalah avait reçu, du 21 mai jusqu'au 21 juin, dans ce cadre, près de 200 participants, issus de la classe politique, de la société civile et des personnalités nationales. Bien au contraire, ces deux partis voient en cette initiative «un gage de bonne volonté», celui de consulter toutes les composantes de la société. Le FLN croit dur comme fer en la volonté du chef de l'Etat, le MSP aspire à ce que ces réformes puissent se concrétiser sur le terrain tandis que le responsable du PLJ dit ne pas pouvoir lire dans les intentions, préférant laisser le temps au temps. Mais comment «ces formations et personnes désireuses de contribuer aux réformes» peuvent-elles le faire alors que l'instance de Bensalah a fermé ses portes depuis le 21 juin dernier? Le chef de l'Etat ne l'a pas dit et n'a pas défini le cadre approprié. Cela dit, M. Mohamed Saïd estime qu'elles peuvent le faire dans des contributions dans la presse. Ce qui semble logique. Mais, les contributions parues déjà dans la presse et elles se comptent par centaines, sont-elles prises en considération? Kassa Aïssi avance totalement autre chose. Pour lui, la Commission Bensalah est l'un des cadres de consultations et non le seul. Donc, les personnes qui veulent y contribuer «doivent le demander au chef de l'Etat et c'est à lui de leur montrer le mode opératoire pour ce faire». Reste à savoir si cette démarche sera à même de convaincre l'opposition qui a boycotté la Commission Bensalah. Peu probable, surtout lorsque on sait que les opposants ont critiqué le bien- fondé de l'initiative elle-même et restent sceptiques quant à la volonté du système d'engager de véritables réformes.