La nouvelle loi sanitaire est dans l'antichambre du Parlement. Deux jours durant, le ministre de la Santé aura encore une fois à débattre avec les partenaires sociaux du contenu du projet de loi en question. Les 15 et 16 juillet, Abdelhamid Aberkane rencontrera dans un ultime face-à-face entre syndicats et associations de malades pour finaliser un dossier de réforme qui s'impose de lui-même, au vu des mutations socioéconomiques que n'arrête pas de connaître le pays. Seront également au rendez-vous des experts et des spécialistes du droit, lesquels auront à évaluer en compagnie du ministre, les différents avis avancés par tous les concernés avant que le projet ne soit adopté. Caduque, la loi 85/05 du 16 février 1985 qui n'arrive plus à encadrer les besoins en santé d'une population en pleine mutation démographique. D'où les modifications apportées, notamment en 1988, 1990 et 1998. L'objet du présent projet de loi est désormais la prise en charge de préoccupations majeures dont la rationalisation des moyens, la maîtrise des coûts et l'augmentation de l'efficacité du système de soins et de la qualité de ces derniers. Par ailleurs, il vise à assurer des prestations de qualité à toute la population, Pour cela, de nouveaux mécanismes sont pensés à même de permettre l'instauration du principe d'équité et de solidarité. L'actuel projet n'est pas le résultat d'une contrainte conjoncturelle, mais il traduit l'aboutissement d'une réflexion engagée depuis plus d'une décennie dans le secteur de la santé, développée dans la concertation permanente, à travers notamment diverses rencontres, telles la conférence nationale sur le système de santé de 1990 et les assises nationales de la santé de 1998. Les textes (449 articles), établis en collaboration avec les professionnels et les états-majors de la santé, ont pour objectif l'égal l'accès aux soins et aux services de la santé pour tous les citoyens. Leur principe cardinal est d'intégrer l'équilibre entre les ressources disponibles et les besoins à satisfaire. Un autre souci et non des moindres que prend en charge le projet de loi sanitaire, tient au renforcement du secteur public en le rendant plus accessible et plus performant, donc, pour mieux exploiter les potentialités du secteur privé et l'offre de soins qu'il représente, afin que le citoyen puisse voir le service public de la santé amélioré. Il s'agit donc de trouver une symbiose en matière de complémentarité entre les deux secteurs: public et privé.