Les citoyens vaquaient normalement à leurs occupations. Le soulagement qu'ils affichaient, hier, n'est, toutefois, pas dénué d'appréhensions. Hormis la Route nationale n°26 et la voie ferrée qui ont été bloquées par les citoyens d'Ighil Ali, durant la journée d'hier, pour dénoncer le calvaire de la pénurie d'eau, les principales localités qui ont vécu, la semaine dernière, au rythme de la violence, ont renoué, hier, avec le calme et la sérénité. Cependant, El-Kseur a fait exception. Vers 18h, des échauffourées ont éclaté. A part cela, les citoyens vaquaient normalement à leurs occupations. Le soulagement qu'ils affichaient, hier, n'est, toutefois, pas dénué d'appréhensions. En effet, en apprenant que la coordination interwilayas a décidé de radicaliser certaines de ses actions, les citoyens ont exprimé leurs craintes de voir leur quotidien de nouveau perturbé, car, expliquent-ils, le blocage des routes et les marches dans les chefs-lieux constitueront, sans aucun doute, des occasions pour enflammer la situation. Si la population n'adhère pas dans son ensemble à ces affrontements, il n'en demeure pas moins qu'elle y assiste sans broncher. Dans certaines localités, c'est l'exploitation des adolescents pour le règlement de comptes avec les services de sécurité, qui ressort des témoignages des citoyens. Les coordinations communales sont-elles au courant? En tout état de cause, «leur intervention se fait toujours en retard», nous dit un citoyen. Ainsi donc, les brigades de gendarmerie et de sûreté de daïra n'ont, hier, pas été la cible des manifestants. Telles de véritables forteresses, leurs bâtisses portaient encore les traces de la résistance. Les stigmates des attaques sont toujours visibles sur les murs et les portails noircis par la fumée et défoncés, par endroits, par la pluie de pierres lancées par les écoliers. Les mêmes scènes sont constatées à Tazmalt, Sidi Aïch, Akbou, El-Kseur, Amizour et Aokas. Les relents de gaz lacrymogènes empoisonnaient, hier encore, l'air ambiant de ces localités qui, par endroits, est irrespirable. Les citoyens, qui se disent dérangés dans leur quiétude, n'agissent, toutefois, pas pour maîtriser leurs enfants et encore moins pour leur éviter le danger. Les écoliers, selon les témoignages des citoyens et des enseignants, saisissent le moindre prétexte pour abandonner leur école et s'adonner à coeur joie aux face-à-face avec les services de sécurité. Par ailleurs, le phénomène de grève persiste encore dans certains établissements scolaires comme c'est le cas au nouveau lycée de Sidi Aïch au CEM d'Amizour. Les élèves, pour des raisons liées à la violence des enseignants et au manque de moyens, prolongent leur grève.