Il n'y a que les fruits tels que le raisin qu'on peut acheter Malgré les déclarations rassurantes du ministre de tutelle qui a promis de veiller à leur stabilité, les prix des fruits et légumes affichés sur les marchés, hier, accusent une légère hausse. Les trois horloges de Bab el Oued, indiquent onze heures lorsque nous arrivons au bout de l'avenue colonel Lotfi. Comme à son habitude, cette principale artère de ce quartier populaire d'Alger, qui donne sur le marché est prise d'assaut par les habitants du lieu et des quartiers environnants qui sont obligés de jouer des coudes, parfois, pour pouvoir passer. Les épiceries et magasins d'alimentation situés des deux côtés de la rue affichent complet. Bien que quelques jours nous séparent encore du début du Ramadhan, les gens préfèrent, déjà, faire leurs emplettes en faisant le plein de provisions. La file de clients qui font le pied de grue devant la boucherie située au coin de la place Ali-Basta, attire notre attention. Selon les clients sur place, le prix du kg de viande affiché dans cette boucherie est très incitatif. Boeuf:542 dinars le kg, mouton: 659 dinars le kg, est-il affiché à l'entrée. A quelques pas de là, les vendeurs des fruits et légumes manifestent bruyamment leur présence pour tenter d'attirer les clients qui se pressent devant les étals. La plupart sont obligés de poser la question: combien le kg de pomme de terre, combien le kg de tomate ou de poivrons, parce que les prix ne sont pas affichés. Offusquée une mère de famille interpelle un commerçant en lui demandant pourquoi il n'affiche pas les prix. Ce dernier fait mine de ne pas entendre puis, après avoir scruté les alentours de son regard comme s'il avait peur de trahir un secret, se tourne vers la cliente en lui disant: «Je suis à votre disposition madame, que voulez-vous que je vous serve?». «Des pommes de terre, mais je voudrais, d'abord, connaître le prix, 45 dinars le kg répond le vendeur. Un rituel auquel on semble s'être habitué. «C'est vrai que les prix ne sont pas affichés, mais cela ne me dérange pas. L'essentiel est que j'achète des légumes frais», nous déclare, pour sa part, ce vieil homme accompagné d'un petit enfant. La raison est que les prix des légumes vendus dans ce marché sont plus chers que ceux pratiqués dans le marché de la Casbah qui jouit d'une réputation qu'il ne semble pas avoir usurpée. Le prix de la tomate est de 25 dinars, alors qu'à Bab El Oued, ils est de 50 dinars. La courgette est cédée à 45 dinars à la Casbah. A Bab El Oued, elle atteint 60 dinars. Autre denrée très convoitée durant cette période, les poivrons qu'on peut acquérir à 50 dinars au niveau du premier quartier et à 65 DA dans le second. Tout compte fait, il n'y a que les fruits tels que le raisin qu'on peut acheter à partir de 70 dinars le kg à Bab El Oued.