Tout un débat national, qui a réuni les états-majors du système national de santé, a permis de baliser ce que va être la politique de santé algérienne au cours des dix prochaines années. Il vient d'être couronné par l'apport critique des principaux partenaires du département d'Aberkane, ministre de la Santé. Pas moins de 449 textes sont susceptibles de constituer les socles de la loi sanitaire de demain; toute une assise juridique à même de permettre de mieux asseoir un secteur public fort et synchrone avec le privé qui viendra naturellement en renfort. Ce débat a bien entendu tenu compte des progrès de la médecine mais surtout de l'évolution démographique et épidémiologique du pays. Tout en tirant les enseignements de la loi 1985- 05 (toujours en vigueur) il s'est avant tout agi de mettre en oeuvre les grands axes d'une réforme hospitalière, urgente. C'est pourquoi toute l'attention a été donnée à l'étape de la concertation avant l'adoption du projet. Il y eu d'abord des réunions régionales et le document prônant le changement fut remis aux partenaires sociaux, début février passé, un laps de temps plus que suffisant, fait-on savoir, et qui aura débouché sur des rapports exposés dans des ateliers organisés ces dernières quarante-huit heures, à l'Ecole nationale de santé publique à El Marsa, Bordj El Bahri, où la participation effective des syndicats et plus d'une vingtaine d'associations du secteur fut remarquable. Ce qui traduit une adhésion certaine au désir de changement. Désormais les principes directeurs d'une telle vision seront indiscutablement l'égalité et l'équité dans l'allocation des moyens, la prise en charge des démunis avec la priorité donnée à la prévention et à l'environnement. D'autant plus que notre pays vient de connaître une flambée épidémique sans nulle autre pareille dans son histoire post-indépendance. Ainsi est instauré le principe de veille sanitaire et épidémiologique de même que la lutte contre les maladies transmissibles et non transmissibles. Mais la nouveauté est sans nulle doute cette priorité accordée à la protection des personnes vulnérables de la société - en exergue de cet avant-projet, figure l'attention accordée à la mère et à l'enfant. Au même titre que l'intérêt porté aux adolescents, aux jeunes, aux personnes âgées et aux dans leur ensemble. Autant d'éléments qui dénotent de l'évolution globale de notre société et de la valeur qu'elle accorde aux notions nouvelles que sont les droits des malades et de la personne humaine en général, conformément aux amendements des chartes universelles auxquelles l'Algérie est associée. Bien entendu, comme pour tout plan rénovateur, l'actuel avant-projet de loi dérange; il suscite encore la controverse de la part d'entités qui ne partagent pas la volonté de consensus qui vise à instaurer le concept de contractualisation de la relation de travail au sein des CAA. Une opposition, à propos de laquelle l'on se dit pourtant prêt à recueillir les avis avant la finalisation du projet. Lequel ne pourra être ficelé qu'après de sérieuses consultations avec les différents départements ministériels concernés de près ou de loin par la réforme hospitalière. Ceci avant d'en venir à la soumission du projet au gouvernement. L'on préfère même attendre jusqu'à l'année prochaine pour consolider le soubassement juridique du projet. Car l'on reste convaincu qu'un tel projet de société demeure un enjeu collectif majeur. Il s'agira de faire en sorte que la loi soit appropriée pour tous les secteurs de la santé.