Le rapport portant la réforme hospitalière sera remis aujourd'hui au syndicat du secteur. Après un silence qui aura duré près de deux ans, M.Aberkane a pris donc la décision de révéler le contenu de ce projet, très contesté par la corporation des hôpitaux. Se basant sur les informations ayant filtré par le biais de la presse, ou au sein même du département d'Aberkane, le ministre, tout «en stigmatisant des parties au sein même du système de la santé et dont le privilège et intérêts ont pris une proportion telle que tout changement dérange», a expliqué à maintes reprises que son département n'a pas l'intention d'imposer son point de vue sur la question. Contacté hier par nos soins, le SG de la Fédération nationale des travailleurs de la santé (Fnts) nous a clairement signifié que «cette réforme ne nous concerne pas». Pour notre interlocuteur, le syndicat a pour vocation principale de défendre uniquement les intérêts des travailleurs, le reste est du ressort de l'administration de la santé. Ce que semble oublier le SG de la Fnts, c'est le fait que les réformes en question prévoient notamment des chapitres concernant le personnel de la santé. Le département d'Aberkane a déjà introduit les primes d'intéressement au sein des structures hospitalières publiques pour une saine émulation des praticiens. Il compte aussi augmenter en 2003 le budget octroyé à la santé et encourager les volontaires à exercer au Sud et en zones enclavées. Ce sont aussi ses réformes qui étaient à l'origine de la contestation qui a ébranlé le secteur de la santé, l'année dernière. Incontestablement c'est la circulaire portant paiement des prestations médicales, prévu par le récent projet de loi adopté par le Conseil des ministres et l'APN, qui a fait le plus de bruit. Si le ministre, au départ, a défendu cette mesure, «qui aurait permis de redorer le blason du secteur de la santé, endetté de plus de 14 milliards de dinars». La tutelle a vite fait de rectifier le tir en interrompant l'application des tarifs de soins, et ce, sous la pression de la rue et des syndicats, notamment l'Ugta par la voix de Sidi Saïd qui a annoncé sa désapprobation, «aussi bien dans le fond que dans la forme de ce projet». Paradoxalement, cette question ressurgit à la veille de la rencontre avec le syndicat. En effet, selon les rumeurs colportées ces derniers jours, les établissements hospitaliers auraient reçu une note ministérielle ayant trait à la nouvelle tarification des prestations de soins. Concernant la consultation, elle serait de 250 DA pour le médecin généraliste à 400 pour le spécialiste. Une nuit à l'hôpital passerait, quant à elle, à 3000 DA. Contactée par nos soins, la chargée de la communication au niveau du ministère de la Santé a formellement démenti le ministre de la santé. Pour sa part, M.Aberkane a rassuré dans un récent entretien, accordé à L'Expression que «le secteur public sera renforcé, car aucune santé ne peut durer sans un secteur public fort».