Cette conférence s'inscrit dans le programme du Forum mondial sur la recherche pour la santé. Pour le renforcement des systèmes de recherche en santé dans le continent africain, 500 ministres, délégués et spécialistes se sont réunis, hier, lors de la Conférence ministérielle sur la recherche pour la santé dans les régions africaines, au Palais des nation à Alger. Cette conférence de quatre jours, se tient sous l'égide de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et s'inscrit dans le programme du Forum mondial sur la recherche pour la santé prévu pour novembre prochain à Bamako, capitale du Mali. Cette rencontre, des plus essentielles dans le domaine de la recherche pour la santé en Afrique, vise à apporter une plus large contribution aux efforts déployés par les gouvernements africains et les autres acteurs afin d'améliorer la situation sanitaire des populations africaines par la réduction du déficit de connaissances. C'est donc «réduire le déficit de connaissances pour améliorer la santé en Afrique», dont les déclarations d'Alger sur la création d'un Observatoire africain pour la recherche sont plus qu'attendues. Pour le Dr Luis Gomez Sambo, directeur général de l'OMS pour l'Afrique, «l'OMS a décidé de ramener une contribution plus significative dans la recherche dans le domaine de la santé (...), le renforcement des systèmes nationaux de recherche pour la santé». Lors de la première journée de cette rencontre africaine, le thème de la gouvernance et l'administration générale des systèmes nationaux de recherche a été abordé. En effet, ce thème, principal pilier de la recherche en santé, se heurte à plus d'un niveau aux problèmes institutionnels, financiers, mais aussi politiques. Et pour cause, selon le docteur Tikki Pang, directeur du département politique et coopération en matière de recherche, chaque pays doit avoir une politique et un calendrier à suivre dans ce domaine, assortis de priorités identifiées, un manque à l'un de ces niveaux signifierait un ralentissement de la recherche et du développement dans le secteur sanitaire. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Amar Tou, a indiqué à ce sujet qu' «il faut s'appuyer sur une politique et une stratégie qui tournent autour d'elle (la recherche) et surtout soutenir cette politique». Selon M.Pang, c'est une passerelle qu'il faut construire entre la politique étatique, en général, et la recherche qui peut être utile à plus d'un point, en particulier. Il a ainsi déclaré: «Nous facilitons le dialogue dans un cadre sain dans les pays, et lier la recherche et la politique dans la zone afro très active dans le domaine», ajoutant que «les systèmes de santé et la politique sont essentielles pour arriver aux objectifs fixés». Le volet financier a aussi été abordé lors de cette séance plénière puisqu'il s'agissait surtout du mode de financement de la recherche, de sa source ainsi que de sa gestion. Au cours des dix dernières années, la communauté scientifique a pu constater un flux financier, cependant, la bonne gestion de celle-ci semble faire défaut. En effet, un grand déséquilibre est constatable entre le financement de la recherche et la charge des maladies ainsi que les lieux d'établissement des populations qui supportent cette dernière. Ainsi 10% des ressources destinées à la recherche en santé sont utilisés pour 90% des problèmes de santé mondiaux. A ce sujet, M.Pang a déclaré qu' «il n'y a pas pénurie de fonds, et beaucoup d'argent pourrait être orienté dans la vision de la recherche (...) je pense que le modèle le plus approprié est la coordination centralisée contre ce problème de moyens financiers». Autre volet abordé, celui des essais cliniques. Ces opérations, généralement effectuées sur les animaux, commencent à poser problème, surtout lorsque des laboratoires pharmaceutiques, sans aucun scrupule, mettent à la disposition des consommateurs des produits sans contrôle clinique, alors que d'autres utilisent justement des patients pour tester leurs produits sans leur consentement. «C'est très important d'avoir une législation, une politique de recherche nationale (...) il faut qu'il y ait un registre régional sur les essais cliniques pour que tous les essais soient contrôlés», a indiqué le Dr Pang. D'autres communications sont attendues dans le programme de cette rencontre au cours de laquelle seront abordées les questions du flux financier, des ressources humaines, et celles des infrastructures et institutions. Le dernier jour verra se tenir la session ministérielle qui se déroulera à huis clos, et la lecture de la déclaration d'Alger sur les résultats de ces débats.