Il est inadmissible que des citoyens meurent en 2011 par manque de médicaments La Fédération nationale des insuffisants rénaux (Fnir), tire la sonnette d'alarme. La Fédération nationale des insuffisants rénaux (Fnir) a fait état, dans un communiqué daté du mercredi 27 juillet, du décès de malades à Oran et Constantine, en raison de la pénurie de médicaments qui sévit depuis plusieurs mois en Algérie. «Nombre de produits spécifiques à la greffe sont en fréquentes ruptures de stocks, engendrant un arrêt des activités, tout comme certains médicaments antiviraux et autres produits qui font défaut dans les établissements hospitalo-universitaires entraînant des décès à l'instar des wilayas d'Oran et Constantine», a déploré M. Boukhars Mohamed, porte-parole de la Fédération (Fnir). M. Boukhars a regretté que les gestionnaires et les responsables de la santé «se complaisent dans le silence, pénalisant ainsi les malades qui ne savent plus à quel saint se vouer». M. Boukhars a fait remarquer, que l'établissement algérien des greffes, créé le 21 février 2001, «tarde à ouvrir ses portes pour des causes obscures». «La frustration des malades est grande et légitime vu la demande importante de transplantation rénale, cardiaque, pulmonaire, hépatique». «Il y a un nombre effarant de décès qui ont été enregistrés», a regretté le porte -parole de la Fnir. Les insuffisants rénaux et greffés, s'interrogent quant aux raisons du ralentissement de la transplantation rénale à travers le territoire national. «L'année 2007 était riche et prometteuse en activités de greffes», a souligné la Fédération des insuffisants rénaux. La greffe à partir de donneurs en état de mort cérébrale a été «mise aux oubliettes depuis 2010» selon la Fnir qui propose de développer des processus d'intervention pluridisciplinaire dans le domaine de la transplantation d'organes où des gains de temps et de vies peuvent être obtenus. Les hôpitaux sont confrontés à des pénuries fréquentes de médicaments depuis plusieurs années. «Plus de 200 médicaments manquent actuellement dans les pharmacies du pays», ont-ils indiqué. Ces pénuries sont dues, en grande partie, à la décision du gouvernement prise en 2008 d'interdire à l'importation des centaines de médicaments sans les substituer par des produits fabriqués localement. «Le gouvernement cherche à réduire la facture du médicament de deux milliards de dollars par an. La facture des importations des médicaments est estimée trop élevée. La décision d'interdire les médicaments à l'importation a été prise sous l'influence de certains barons des médicaments pour accaparer le marché des importations.» Malgré les appels de détresse» des associations de malades et les avertissements des pharmaciens sur les conséquences du manque de médicaments, le ministère de la Santé continue de faire la sourde oreille. «La santé a un prix qu'il ne faut pas dépasser», selon les pouvoirs publics concernés.