Les actes de déprédation commis contre des structures locales du FLN ont eu l'effet inverse de celui qui en était attendu. Sadek Bouguettaya est un député du FLN dont il est militant depuis des dizaines d'années. Il préside la commission des affaires étrangères. Invité de notre rubrique «A coeur ouvert avec L'Expression», à paraître demain, il nous a réservé quelques exclusivités relatives aux tractations sur la question du Sahara occidental. En attendant, ce membre du Comité central du FLN a accepté de revenir sur le «complot» dont est victime le FLN depuis plus d'un mois. D'entrée de jeu, il souligne que «les attaques indignes menées sur incitation de certains cercles de l'Etat contre des sièges du FLN sont menées par des gens exclus depuis longtemps, des militants d'autres partis et des gens n'ayant rien à voir avec tout cela». Pour Bouguettaya, ces attaques ont eu l'effet inverse de celui qui en était escompté. «Les auteurs de ce complot pensaient que les mouhafadhas attaquées allaient céder du premier coup et que les autres, sous l'effet d'annonce, allaient suivre. Or, les attaques ont, au contraire, provoqué un resserrement inédit des rangs et des structures du FLN derrière la direction légitimement élue de ce parti». Il enchaîne sur la deuxième phase du complot, consistant à multiplier les recours adressés par fax au ministre de l'Intérieur. «Nous demandons de voir les listes de ces supposées personnes militantes pour leur demander leur carte d'adhérent». Et de rappeler que «le ministère de l'Intérieur a officiellement confirmé son implication dans ce complot en indiquant ne pas avoir tranché par rapport aux nombreux recours déposés chez lui alors que la loi ne donne ces prérogatives que lors du congrès constitutif d'une formation politique alors que cette dernière est uniquement tenue, par la suite, de transmettre au ministère les documents faisant état des modifications dans les statuts et la direction à la suite de chaque nouveau congrès sans que les pouvoirs publics puissent interférer dans cela». Bouguettaya estime que «l'indépendance du FLN et la souveraineté de ses décisions ont dérangé certains qui espéraient en faire un wagon à leur service personnel alors que ce parti, après son message de Novembre, a pour mission actuelle de promouvoir en Algérie la démocratie et la liberté d'expression et l'indépendance de la justice afin de s'adapter aux grandes mutations planétaires.» Le complot contre le FLN a pris une tournure nouvelle puisque ses concepteurs ne projettent rien moins que d'aller vers un congrès parallèle. Sur ce sujet, le «légaliste», Bouguettaya perd patience et met en garde les pouvoirs publics, leur demandant «d'assumer les graves dérapages pouvant en résulter». Cela avant de demander aux partis politiques de dénoncer ces attaques qui ne visent pas seulement le FLN, mais toute la démocratie, le droit, la justice et le multipartisme en Algérie. Bouguettaya, sans donner l'air de trahir quelque grand secret, indique ce que militants et sympathisants savent et souhaitent à la fois: «Le FLN présentera son propre candidat, avec son propre programme à la future présidentielle. Ce sera sans le moindre doute son premier responsable, Ali Benflis.»