Accablée par la direction générale des Douanes, l'Entreprise portuaire d'Alger qui souffre d'un déficit flagrant en scanning, a mis du temps pour réagir. La Douane a sollicité l'Entreprise portuaire et Dubaï Port World pour augmenter leurs capacités en s'équipant de nouveaux appareils. L'Epal, minimise néanmoins la portée du non-contrôle de marchandises. Elle fait état de présence de plusieurs scanners. Mais ils seraient non performants car n'ayant pas de grandes capacités de contrôle que ceux appartenant à la Douane. Pendant que le marché national est inondé par les produits de contrefaçon, seuls 3 conteneurs sur 10 sont soumis au contrôle. Le manque de scanners n'est qu'un aspect d'une crise qui couve depuis des années. Dès lors, il n'est pas surprenant que le port d'Alger qui manque jusqu'aux engins de manutention, en vient à manquer d'outils de contrôle. L'asphyxie de tous les espaces de visite douanière et d'entreposage due à l'exiguïté du port et d'autres lacunes de gestion, est actuellement une réputation qui colle à cette infrastructure. «Nous avons sensibilisé les deux entités (Epal et DPW) pour engager une réflexion afin d'acquérir d'autres scanners», a-t-on indiqué à la Douane. Mais en attendant que cette doléance soit prise en considération, l'administration douanière a engagé un programme d'acquisition de scanners mobiles. Ces scanners viendront renforcer celui mis en service en 2009 et utilisé essentiellement en cas de besoin par les services de lutte contre la fraude lors des opérations d'investigation inopinées, souligne la même source. «Le plus grand port d'Algérie d'où transite l'essentiel des marchandises importées par le pays, ne dispose que d'un seul scanner appartenant à l'Epal», dixit les services des Douanes. Par conséquent, «70% des conteneurs ne passent pas au contrôle», expliquaient-ils. DPW, quant à lui, ne dispose même pas de scanner. D'ailleurs, les douanes du port d'Alger recourent aussi à cet appareil pour traiter les opérations d'urgence. Les pannes récurrentes de ce scanner entraînent souvent un retard dans le dédouanement des marchandises. Ce retard s'ajoute à l'exiguïté et l'asphyxie de l'enceinte portuaire. Ces pannes peuvent durer parfois, trois à quatre jours, une durée que l'Epal minimise. S'y ajoutent à ces pannes, les travaux réguliers d'entretien du scanner, engagés par l'Epal qui nécessitent un arrêt de l'appareil pour une journée par semaine ou deux jours par mois, souligne-t-on auprès des Douanes. L'équipement logistique du port d'Alger, notamment en appareils d'inspection, revient à l'Epal et DPW et non à la douane. Le contrôle par scanner, se fait par ailleurs, en fonction des orientations de la direction générale des douanes qui détermine les courants de fraude à surveiller en priorité, précise-t-on encore. Actuellement, le contrôle par scanner au niveau du port d'Alger est beaucoup plus orienté vers les marchandises importées par des opérateurs, dont les registres du commerce sont présumés loués. «Quatre scanners sont actuellement en exploitation, dont le plus grand appartient à l'Epal», a-t-on indiqué hier. L'exploitation du grand scanner se fait conjointement entre les services de l'Epal et ceux des douanes, alors que les trois autres sont exploités uniquement par les services des douanes, selon l'Epal. Selon les Douanes, 60% des marchandises importées sont contrefaites.