Les membres du comité de village et les représentants de ses bourgs (teman) du village Imezgharen, dans la commune de Frikat, à quelque 45 kilomètres au sud, ont fermé, hier matin, le siège de l'Algérienne des eaux (ADE), sise dans la daïra de Draâ El Mizan d'où dépend administrativement la commune de Frikat. Les habitants ont improvisé un sit-in au niveau de cette structure pour demander aux responsables locaux l'alimentation en eau potable et leur rappeler leur promesse en la matière. Les protestataires comptent dénoncer, à travers cette action, une situation intenable. Un Ramadhan sous la soif. Des robinets à sec. Le programme d'alimentation en eau potable non respecté. Les promesses des pouvoirs publics, notamment de la direction de l'hydraulique de la wilaya de Tizi Ouzou qui tombent à l'eau. Les vieilles habitudes, comme les chaînes devant les fontaines, sont revenues au grand dam des femmes du village. Voilà le constat que les habitants de ce village dressent.Ce qui a provoqué des désagréments énormes notamment durant ce mois de Ramadhan.«C'est vraiment infernal de subir la soif durant cette période de grosses chaleurs. Les responsables ont une grande responsabilité dans les souffrances que nous endurons», nous déclare une vieille du village. Aux environs de midi, une délégation des protestataires a rencontré le chef de la daïra de Draâ El Mizan et le chef divisionnaire de l'ADE. Ces derniers se sont engagés à respecter la promesse concernant l'alimentation du village en eau potable trois jours par semaine soit les samedi, mardi et mercredi. Dans l'après-midi, la délégation s'est rendue au siège de l'APC de Frikat pour rencontrer le maire de cette commune, qui aurait refusé, selon un des membres du comité de village, de se déplacer à Draâ El Mizan. Les villageois menacent de hausser le ton si la crise de l'eau perdure et si les autorités ne tiennent pas leurs promesses.