Si les citoyens du village Imezgharen, dans la commune de Frikat, à environ 45 km au sud du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, maintiennent ainsi la pression par des actions de rue, c'est pour faire entendre leur voix. Cette fois-ci, c'est un véritable cri de détresse qu'ils lancent en direction des pouvoirs publics. A travers un appel parvenu hier à notre rédaction, le comité de ce village estime qu'Imezgharen «vit aujourd'hui une situation de crise intenable. Tout le monde sait que nous n'avons aucune commodité pour mener une vie respectable. Nos droits sont bafoués et notre village est livré à l'oubli officiel». Un paragraphe qui résume la situation dans laquelle se trouve ce hameau de la commune de Frikat. Lors d'une assemblée générale extraordinaire tenue vendredi, le comité de village a décidé de recourir à une autre action, qui consiste en la fermeture du siège de la daïra de Draâ El Mizan, dont dépend administrativement la localité de Frikat. Les villageois comptent demander à cette occasion «l'alimentation de tous les foyers en eau potable et leur raccordement en gaz naturel, le revêtement des routes et le désenclavement du village, ainsi que la construction des abribus, l'installation du réseau d'assainissement, et l'éclairage public», lit-on en somme dans le document du comité de village. Ce dernier rappelle qu'un PV de réunion a été signé avec les responsables de l'administration locale, en février 2011, où il a été question de prendre en charge les revendications des villageois, hélas, «six mois plus tard, ils n'ont rien fait. Ils nous ont jeté de la poudre aux yeux», explique le document. Les actions engagées auparavant, ajoutent les rédacteurs de l'appel, n'ont été menées que pour demander des droits, les plus élémentaires, à savoir l'eau, le gaz, les routes, dispensaire, réseau d'assainissement, etc., et «si les choses marchaient bien, on ne serait pas obligé de fermer la mairie ou la daïra pour accéder à nos droits». Depuis 2010 déjà, les citoyens de ce village qui compte près de 4000 habitants, ont entamé une série d'actions de protestation visant à faire valoir leurs revendications. L'on se rappelle de la fermeture du siège de l'APC les 29 et 30 août 2010, puis les 20, 21 et 22 février de l'année en cours, avant de revenir à la charge la semaine dernière, après «la sourde oreille» affichée par les responsables. Ils ont ainsi procédé, rappelons-le, à la fermeture du siège de l'Algérienne des eaux le 7 août, puis le siège de l'APC et celui de la daïra les 9 et 10 du même mois.