Le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens, a repris du poil de la bête Le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens doit peser de tout son poids pour faire pencher la balance du côté de cette catégorie sociale qui s'estime laissée-pour-compte. Le terrain semble déminé pour qu'il y ait consensus autour de la hausse des revenus de ces centaines de milliers de travailleurs qui, après quelques décennies de bons et loyaux services, sont persuadés de ne pas avoir eu droit à la reconnaissance qui leur est due. «Nous sommes traités comme des mendiants», ont crié à l'unisson des centaines de retraités en colère qui ont tenu un sit-in au siège de la Centrale, le mois dernier. La prochaine tripartite doit être l'occasion de leur montrer qu'ils ont droit à plus de considération. Le rendez-vous est proche pour une hypothétique réconciliation entre les protestataires et les pouvoirs publics. La tenue de la réunion entre partenaires sociaux et représentants du gouvernement, le mois prochain, devrait être de bon augure pour les smicards et les retraités. Un salaire minimum de 20.000 dinars doit être défendu par la Centrale syndicale. A moins que les syndicalistes de l'ex-Foyer civique ne s'enhardissent à placer la barre plus haut. Selon certaines informations, la poire devrait être partagée en deux. Le nouveau Salaire national minimum garanti sera relevé de 3000 dinars et atteindra donc les 18.000 dinars, sauf si les pouvoirs publics décident de plus de générosité à l'égard de cette catégorie sociale. Les pronostics demeurent ouverts. Le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens, qui a repris du poil de la bête après avoir contribué à désamorcer le conflit qui a opposé les hôtesses de l'air et les stewards à la direction générale d'Air Algérie, a promis de faire de la question de la hausse des retraites une affaire personnelle. «Je vous ai déjà dit que je fais de cette question une préoccupation personnelle... Elle est inscrite comme point essentiel, dont le traitement va se faire lors de la prochaine tripartite prévue en septembre. J'en ai parlé à deux membres du gouvernement. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, ainsi que Tayeb Louh, ministre du Travail, sont d'accord pour que la prochaine tripartite soit dédiée exclusivement à la situation des retraités», a confié, le mois de juillet, Abdelmadjid Sidi Saïd à une assistance visiblement très remontée, à l'égard de ses représentants qui ne font pas assez, à son goût, pour défendre leurs intérêts. «S'ils ne sont pas capables de nous défendre et de nous représenter correctement, qu'ils partent... On ne veut plus de gens qui font dans la figuration, nous voulons des hommes qui soient aptes et à la hauteur de la confiance qu'on a placée en eux», ont-ils exigé. Le SG de l'Ugta est descendu dans une arène extrêmement hostile, pour tenter de la calmer. L'intervention a porté ses fruits, mais le patron de la Centrale syndicale n'ignore pas qu'il est attendu au tournant. Le locataire de la place du 1er-Mai qui est resté en retrait des revendications salariales et des mouvements sociaux qui ont rythmé et mis en ébullition le front social, trouve en effet, dans la prochaine tripartite qui doit se tenir en septembre, une opportunité à ne pas rater pour sortir la Centrale de sa torpeur. Tout porte à croire que tous les obstacles ont été évacués pour relever le pouvoir d'achat des pensions de retraite pour environ 1 million de personnes qui, d'après des statistiques qui n'ont pas été à ce jour démenties, n'atteignent pas la barre des 15.000 dinars. Ce qui représente des miettes par les temps qui courent. Même le ministre du Travail reconnaît que les salaires des Algériens sont bas. «La moyenne des salaires représente 20% du PIB alors que la norme au niveau mondial est de 35%», a souligné Tayeb Louh. «C'est la première fois que je le dis, mais pas en tant que ministre», avait-il tenu à préciser. Un argument de poids pour Sidi Saïd qui ne devrait pas trop «ferrailler» pour tenir sa promesse.