En fin connaisseur, l'ancien gouverneur de la Banque d'Algérie, Abderrahmane Hadj Nacer, analyse et dissèque la situation sociopolitque du pays. La collusion de trois éléments que sont le wahhabisme, la drogue et l'évangélisation constitue une sérieuse menace pour notre pays. Pour l'ancien gouverneur de la Banque d'Algérie, Hadj Nacer Abderrahmane, c'est de la nitroglycérine. «Le danger qui menace l'Algérie dans sa stabilité politique et économique, c'est le wahhabisme, la drogue et l'évangélisation», a affirmé Hadj Nacer Abderrahmane qui s'exprimait jeudi dernier, lors d'une soirée animée par le quotidien Algérie News dans le cadre des activités du Ramadhan. M.Hadj Nacer est catégorique et n'a aucun doute que «ce sont les trois facteurs les plus cruels qui financent le terrorisme international». Dans une salle archi comble, l'ancien gouverneur de la Banque d'Algérie a ajouté, sûr de lui, que «l'argent des kidnappings et du racket commis par les terroristes d'Aqmi au Sud constitue la preuve tangible quant aux sources du financement du terrorisme international». L'association de ces trois phénomènes constitue la source de financement pour les organisations terroristes. Le conférencier en veut pour preuve, des avions en provenance d'Amérique latine et dont les épaves ont été retrouvées au Mali ainsi que dans d'autres régions Subsahariennes. «C'est l'oeuvre des réseaux de la drogue et de l'héroïne», a noté le conférencier estimant que cette alliance au service des régimes et politiques, fragilise les Etats dans leur existence même, d'où la nécessité de «la conscience en soi», qui permet de faire la part des choses à savoir, le politique, la religion et l'économie. L'Algérie est musulmane depuis 14 siècles, et «il n'y a pas lieu de croire aux nouveaux pseudo-prophètes, qui, au nom de la religion, sèment la pagaille politique, économique, culturelle et sociale», fera-t-il remarquer. Interrogé sur le rôle de l'armée, Hadj Nacer n'a pas mâché ses mots:«L'armée nationale populaire (ANP), est la seule institution nationale qui est restée homogène et digne», a-t-il dit. Plus explicite, il a ajouté que «s'il y a des divergences entre individus, il n'est pas judicieux de livrer un jugement surtout sur une institution militaire digne de ce nom et qui a fait preuve de patriotisme authentique pendant et après la Révolution 1954-1962». La sauvegarde et la consolidation de l'institution de l'ANP, est à la fois une responsabilité individuelle et collective à l'échelle nationale. «L'Armée est devenue la colonne vertébrale du pays. A l'exception de cette institution, toutes les autres ont implosé», a-t-il regretté. Abordant la question de la démocratie, cet intellectuel de renom, a rappelé que «l'essence de la démocratie, est dans l'équilibre des pouvoirs». S'agissant du silence observé sur les résultats des consultations politiques, Hadj Nacer a résumé qu' «on ne peut pas commenter la politique virtuelle». Abordant le sujet économique, le conférencier a indiqué que les réserves de change algériennes estimées à 170 milliards de dollars ne sont rien tant que le pays importe tout de l'étranger. La situation économique actuelle profite beaucoup plus aux pays voisins qu'à l'Algérie. Donnant l'exemple de l'Irak et de la Libye qui jouissaient par le passé d'une forte place économique dans le monde, or, il a suffi qu'un conflit surgisse avec les autres puissances, et toutes leurs richesses se sont évaporées. «Pour avoir une place dans le contexte politique ou économique mondial, le pays doit être un acteur dans le développement mondial», a-t-il affirmé. La production des hydrocarbures, qui est une richesse naturelle doit s'inscrire dans le long terme, et non pas dans le gonflement des caisses de l'Etat et qui disparaît rapidement. «L'échec de la politique économique nationale, a commencé, il y a 20 ans», selon le conférencier. Quant aux actifs du pays, Hadj Nacer a coupé court: «Les actifs algériens placés à l'étrangers, c'est pour gagner du temps», dira-t-il.