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Réserves de changes de l'Algérie à l'étranger : Les autorités fuient le débat
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Publié dans El Watan le 13 - 08 - 2011

Toute la planète est prise de panique à cause d'une crise financière qui menace l'économie mondiale. Alger – peut-être l'aisance financière aidant – ne semble pas trop s'en inquiéter. Les autorités politiques du pays refusent le débat. Tout se gère dans l'opacité, comme si l'opinion publique nationale n'existait pas et, à ce titre, n'aurait donc pas un droit regard
sur la gestion des richesses du pays.
Vu tout ce remue-ménage planétaire qu'on croirait très loin de nous, comme dans une espèce de film d'horreur qu'on ferait disparaître par un simple zapping, l'Algérie est bel et bien concernée. Et pour cause. Nos milliards de dollars placés dans les banques américaines suscitent au sein de l'opinion moults questions. L'Algérie est-elle à l'abri ? Pas du tout, affirme l'ancien gouverneur de la Banque d'Algérie, Abderrahamane Hadj-Nacer. «Cela va nous toucher tout de suite, avec des répercussions sur les prix du foncier, de l'immobilier et la devise, sans parler de la baisse de la demande du pétrole sur le marché mondial.
Le risque d'une hyperinflation est grandissant. Les 173 milliards de dollars de réserves de changes ne servent absolument à rien. Nous avons favorisé la maximisation des profits en surexploitant les puits de pétrole et de gaz pour accumuler de l'argent et le mettre dans des caisses oisives, pour ne rien faire avec. C'est une grande erreur de gestion», a martelé Hadj-Nacer lors de son intervention, dans la soirée de jeudi de Mille et une News organisée par le quotidien Algérie News. Un coup de pied dans la fourmilière. Une sonnette d'alarme nécessaire au moment où les décideurs ne soufflent mot sur une menace réelle.
«On ne sait pas qui décide»
Pour l'auteur de l'essai La Martingale algérienne, l'actuelle crise financière «met en danger notre argent stocké dans des caisses oisives». «Il aurait fallu détenir des actifs réels, en achetant de l'or dont la valeur est sûre, ou bien investir dans une politique industrielle. On pouvait bien acheter le groupe franco-espagnol, SIPSA quand il a été mis en vente, au lieu et place de s'inscrire dans une compétition stupide avec le Maroc ou encore les négociations honteuses avec Renault», appuie-t-il.
Mais pour ce faire, il faut identifier les détenteurs du pouvoir de décision. «On ne sait pas qui décide. Y a un pouvoir réel et un autre virtuel et c'est ce dernier qui détient les rênes», souligne Hadj-Nacer. Très au fait des méandres de la finance internationale, son analyse de la crise va au-delà de l'aspect boursier. «Cette crise traduit la mésentente, le déséquilibre entre les trois pouvoirs omnipotents aux Etats-Unis d'Amérique qui sont : l'industrie de l'armement, le pétrole et la finance qui représentent l'Etat profond. Ces trois pouvoirs ne rendent pas de comptes parce qu'ils n'ont pas une existence légale, de la même manière que chez nous. Le pouvoir est informel, et c'est ce danger-là qui nous guette», dissèque l'orateur.
«La rente a fait de nous des compradores»
Il a rappelé au passage son choix d'acheter de l'or lorsqu'il était encore gouverneur de la Banque d'Algérie. «Nous avions un marché monétaire de la devise ; après mon départ de la Banque, il a été stoppé sur injonctions du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM), des institutions qui obéissent aux maîtres du moment. Pareil pour l'achat d'or. Conséquence : licenciement de plus de 500 000 travailleurs et incarcération de 4000 cadres», regrette le conférencier. Les conséquences désastreuses n'étaient pas seulement d'ordre économique et social, mais mettaient surtout en danger la souveraineté nationale. «Nous sommes passés d'un pays qui dit non à un pays qui a l'obligation de dire oui. On subit ce qui est décidé à l'étranger» même quand cela va à l'encontre de nos intérêts, regrette Abderrahmane Hadj-Nacer. «Quand vous n'avez pas la légitimité populaire, vous ne pouvez plus dire non», a-t-il encore déploré.
Evitant de se contenter d'une analyse purement «économissiste», M. Hadj-Nacer privilégie une approche globale et plaide pour une réforme globale.
C'est l'essence même de son essai, La Martingale algérienne, paru aux éditions Barzakh, qui se veut une introduction à un débat national. Sans faire dans le constat mais plutôt dans «l'analyse des raisons de la reproduction de l'échec permanent», il considère que la principale origine du ratage de toutes les réformes économiques est la rente : «Elle a fait de nous des compradores.» «Nous étions capables de produire d'excellentes analyses, mais la rente a mis tout à l'échec», se désole-t-il.
«Cela a commencé 1973 avec la flambée des prix du pétrole. Nous avions des plans quinquennaux et quadriennaux bien élaborés avec d'excellents objectifs, mais tout a basculé avec l'augmentation des prix du pétrole et on a vite oublié la cohérence. Quand il y a trop d'argent, on demande à ceux qui pensent de ne plus produire d'idées», a observé M. Hadj-Nacer, non sans faire la critique de l'ultraspécialisation car «en imposant ce cloisonnement, l'ultraspécialisation permet aux vrais tenants du pouvoir, qui n'apparaissent jamais, de continuer à régner», estime-t-il.
Que faire ? «Il faut construire des institutions avec comme fondement la nécessité d'une démocratie. Nous avons les hommes, une terre et des richesses, donc il faut se retrousser les manches», préconise l'ancien patron de la Banque d'Algérie. Tout en disant qu'il ne tient pas de solution miracle pour sortir de l'échec permanent. Son livre se veut «un cri du cœur pour l'Algérie» mais également un cri de colère contre ceux qui maintiennent le pays dans une spirale meurtrière.
Abderrahmane Hadj-Nacer, dont les compétences connues et reconnues à l'échelle internationale, ne jure que par l'optimisme de voir l'Algérie sortir de l'ornière du sous-développement. Mais à une condition : la légitimité et la conscience de soi, recommande-t-il.Tout un programme.


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