Le numéro deux de l'ex-FIS ne désarme par pour autant, puisqu'il continue de refuser et de dénoncer les dix interdits dont il est frappé. Ali Benhadj semble avoir bravé un des dix interdits le concernant, suivant un communiqué rendu public par le procureur militaire de Blida en date du 2 juillet. Il aurait, en effet, accordé un entretien au site «Islam to day», alors qu'il lui est formellement défendu de faire des déclarations. C'est ce que lui auraient reproché les policiers du commissariat dont dépend sa demeure à la suite de sa convocation, ce dimanche. Selon des sources recoupées, proches du numéro 2 de l'ex-FIS, ce dernier a nié les faits qui lui sont reprochés. Il a expliqué ainsi ce qu'il estime être un «malentendu»: cheikh Salaran Alaua, animateur du site en question, l'a appelé pour le congratuler pour sa libération et prendre de ses nouvelles. Les responsables de Islam to day ont, par la suite, jugé utile de retranscrire sous forme d'entretien la discussion qui s'en était suivie. Cette explication, qui a semblé satisfaire les enquêteurs, n'a pas empêché Ali Benhadj de persister, nous dit-on, «dans son refus catégorique des dix interdits» dont il est frappé, lui et le numéro un du parti dissous. Il rappelle avoir refusé de signer le document relatif à sa mise en liberté lui notifiant toutes les choses à ne pas faire. Ali Benhaj, dont la tactique échappe encore aux analystes, a indiqué aux enquêteurs, pour la première fois depuis sa libération, avoir «décidé volontairement de ne pas faire de déclarations publiques pour le moment». Les derniers mots soulignent clairement que cette décision répond seulement à un simple «repli stratégique». Celui-là même qui avait été demandé aux deux «cheikhs» dans une déclaration publique, par six figures de proue de l'ex-FIS, à savoir : Abdelkader Boukhamkham, Ali Djeddi, Kamel Guemmazi, Omar Abdelkader, Rabah Kébir et Mourad Dehina. Le communiqué des six hommes, publié en date du 5 juillet, demandait à Benhadj et à Abassi de se garder, pour le moment de faire la moindre annonce publique. Analystes et observateurs s'accordent à dire que les tenants de l'aile islamiste radicale «ont décidé de temporiser en attendant de voir la direction dominante du vent». Nul doute, estiment les mêmes sources, que «ces gens passeront à l'offensive à l'occasion du début de la précampagne électorale, quand il deviendra difficile de les faire taire sans perdre des électeurs et que les candidats se bousculeront au portillon pour les défendre».