Cette première rencontre gouvernement-patronat aura certainement des suites. Le Chef du gouvernement semble, bel et bien, avoir entamé la prochaine rentrée sociale en recevant, d'abord, l'un des représentants du patronat algérien, M.Habib Yousfi, président de la Confédération générale des opérateurs économiques algériens (Cgeoa), la plus ancienne des organisations patronales. Cette première rencontre gouvernement - patronat aura certainement des suites dès lors que les autres organisations patronales seront, à leur tour, reçues. C'est le cas des représentants du Forum des chefs d'entreprises (FCE), de la Confédération algérienne du patronat (CAP) ainsi que la Confédération nationale du patronat algérien (Cnpa). Au-delà du poids, supposé ou réel, de ces organisations aussi bien en termes de «force de propositions» qu'en termes d'impact sur le terrain socioéconomique du pays, le gouvernement reste obligé de «discuter» avec ses organisation pour réussir sa tripartite. Le thème nodal dans ces discussions sera, sans nul doute, relatif aux rendez-vous internationaux de l'Algérie, notamment l'adhésion à l'OMC qui suscite, à juste titre, plus d'une crainte. Ce débat précisément fait, pour les organisations patronales, l'objet d'un thème consensuel qui transcende leurs profondes divergences, souvent personnelles. Le FCE a, déjà, fait campagne pour stimuler le «produit algérien» avec son slogan «consommer algérien», tandis que d'autres organisations (Cgoea, CAP et Cnpa) s'organisent conjointement à ce effet. L'Ugta, l'autre partenaire dans la prochaine tripartite, est, à ce sujet, au même diapason que les organisations patronales. Pour Ouyahia, anticiper, dès maintenant, les attentes des uns et des autres afin de réussir, aussi bien la tripartite que la bipartite, est un enjeu capital. Son importance, certes liée aux «rendez-vous économiques internationaux» du pays, vient du fait que «les réussites» du gouvernement conditionneront, d'une manière ou d'une autre, le front politique, à savoir la prochaine échéance présidentielle. A ce titre, la révision du Smig, auquel l'Ugta appelle, fera, inéluctablement, partie du menu. Les offres d'Ouyahia seront-elles suffisantes? Cela dépendra, encore une fois, des enjeux politiques.